Vers l’indépendance alimentaire: la permaculture

Voilà un titre qui doit vous laisser rêveurs, non ? Surtout dans les temps qui courent et avec la crise que nous traversons en ce moment.

Finalement, c’en est peut être l’un des seuls intérêt, les gens se sont rapprochés de leurs maraîchers de proximité, ont déserté les grands supermarchés et se sont plongés vers l’autoproduction.

Ici nous en sommes assez loin… de l’autonomie alimentaire, sauf peut être en terme d’œufs. Ce n’est pourtant pas un début pour nous. Depuis plusieurs années, depuis que nous avons un jardin en fait, nous avons un potager.

Si au départ, nous l’avons surtout fait pour le plaisir de produire quelques légumes d’été et quelques salades, nous nous sommes vites rendu compte que ce n’était pas si simple et que la culture traditionnelle (grands potagers linéaires, terre à nue…) n’était pas la plus productive… Du coup, la tentation d’ajouter des engrais, des désherbants et autres produits phytosanitaires est très vite grande et c’est malheureusement ce que la plupart des jardiniers amateurs font, faute de connaitre autre chose.

On se rend rapidement compte au fil des années que si l’on utilise pas la rotation des cultures, que l’on amende pas sa terre avec du compost, des purins, elle s’affaiblie et ne finit par donner que très peu de récolte et de piètre qualité. Ou alors, il reste la solution de nourrir les plantes (avec de l’engrais, donc), plutôt que la terre.

De notre coté, nous n’avons jamais voulu recourir à trop de produits chimiques si bien que la première année, nous étions tout fiers d’avoir de belles tomates bien juteuses, de belles courgettes bien plus goûtue et moins gorgée d’eau que celle du commerce et aussi de belles salades. Mais c’était sans compter sur l’expérience. Notre premier potager était exposé plein Sud avec au minimum 14 h d’exposition en plein été. Le première année, la météo a été fraîche et ensoleillée, parfait pour les plantations. La seconde année, caniculaire, nous a déjà appris à pailler. Et en prenant de l’expérience, on s’est rendu compte qu’entre la chaleur, le froid, les limaces, la mauvaises qualité des plans, les rats taupiers, les différents essais de culture (hors sol, pleine terre, buttes…) on se sent suffisamment légitime pour en parler bien que très loin d’être des spécialistes

Permaculture ou une autre façon de penser le jardin

Quand nous avons emmenagé dans notre maison actuelle, le jardin était une vraie friche. Les ronces, les liserons et les lierres avaient pris le dessus, la mousse dans court était omniprésente ainsi que les campagnols, rats et autres amis bien sympathiques.

Cela dit, en dehors de 2 bouleaux que nous avons abattus pour augmenter la luminosité et diminuer mes allergies, nous avons décider de laisser le jardin dans cet état et de simplement chercher à améliorer l’écosystème en taillant, améliorant, sans tout chercher à changer.

Nous avons laisser quelques tas de bois pour que les couleuvres puissent venir s’y loger (et elles ont finis dans le toit du garage) ce qui a naturellement régulé la population de rongeurs. De même, le fait d’avoir enlever les bouleaux et du coup libérer un peu plus la vue des rapaces a eu le même effet.

Dans le verger, l’un de nos cerisiers était dévoré par les pucerons, eux mêmes élevés par les fourmis. Nous avons laissé quelques herbes hautes et une colonies de coccinelle a fini par s’y installer et pondre de dizaines d’oeufs si bien qu’au bout de quelques semaines, on voyait apparaître des dizaines de larves de coccinelles sur les feuilles et le problème s’est autogéré. Si nous avions utilisé un insecticide, sur que nous n’aurions plus eu de pucerons mais nous aurions aussi tuer beaucoup d’auxiliaires utiles.

Nous étions entourés de haie de ronces mais qui finalement, donnent des mures bien sympathiques pour les confitures. Du coup, nous les avons simplement taillé et elles existent toujours et nous donne plus de mures chaque année.

En défrichant, nous avons aussi découvert des lauriers sauces, un prunier, 2 tilleuls, des noisetiers, un noyer, plusieurs pieds de vigne bref, tout un tas d’arbres et de plantes totalement exploitables et que nous avons laissé en place et que nous avons simplement aidé en les dirigeant (pour la vigne par exemple) ou en les taillant.

Mais en fait, la permaculture c’est quoi? La permaculture est née de l’observation de la nature. Le concept est donc de recréer et préservé un écosystème le plus équilibré possible. La permaculture est un concept global qui concerne autant le jardin que le potager.

Et au potager ?

Nous avons testé plusieurs types de culture au fil des années et ce dont nous nous sommes rendu compte c’est que l’idéal c’était finalement de varier !!

Pour les salades, pour nous, l’idéal reste le bac « hors sol » (bien que posé sur le sol chez nous). Il est plus facile à sécuriser contre les limaces qui les ravagent par forte humidité. Idem pour les fraisiers qui seraient très vite envahissants si posé en pleine terre.

Nous avons fait pareil pour les oignons/carottes/ail/radis, tout ce qui pousse sous la terre. Notre terre est très riche mais très argileuse (comprenez compacte) et la moindre humidité la rend dure ce qui limite leur croissance. Un bac rempli de sable pour le drainage + compost mur + terre (ou terreau) est donc idéal.

Concernant les haricots/fèves/pois/épinards, nous plantons en pleine terre et en rang mais paillé après la levée des semis. La localisation dépend de chaque plante (pois et épinard au frais, haricots au chaud) et de la rotation des culture (les épinards par exemple sont très gourmands).

Pour les Tomates/Courgettes/melons/Aubergines… Bref, les légumes de plein été (et les courges aussi pour l’automne), nous avons créé des buttes de permaculture. Elle permettent d’augmenter la surface de culture, d’améliorer la fertilité du sol en y stimulant la nature et surtout une bonne rétention d’eau, ce qui est très important pour ces légumes qui aiment chaleur et plein soleil.

Une butte de permaculture est construite comme un sandwich qui alterne couche carbonée et couche azotée donc les plantes auront besoin pour croitre. L’idée est de stimuler la vie bactérienne et fongique mais aussi la vie des vers de terre qui vont, par leur action, brasser les différentes couches entre elle. On cherche à mimer ce qui se passe en forêt, et les chênes centenaires n’ont jamais eu besoin d’engrais…

Tout d’abord, on creuse un trou d’une profondeur d’une quarntaine de centimètre. Au fond, on positionne des bûches d’arbre mort, en décomposition, par dessus quelques branches fines pour boucher les trous qui consisteront la couche carbonée. Au dessus, on prends les mottes de terre + herbe que l’on a enlevé précédemment et on les retourne pour que l’herbe (couche azotée) rentre en contact avec la couche carbonée. La terre est ensuite recouverte et mélangée en surface avec du compost bien mur (un an ou plus) et on recouvre de paillage assez épais (15 à 20 cm même plus). Pour le paillage, on peut utiliser de la paille, des tontes d’herbes sèches ou fraîches, du BRF (bois raméal fragmenté, ils en donnent parfois dans les déchetteries, ou par l’intermédiaire des mairies).

Pour les pommes de terre, on teste actuellement la culture sous gazon. Il y a plein d’information sur le net, je vous laisserai chercher mais c’est intéressant car extrêmement simple et qui demande peu d’entretien.

Autour, on hésite pas à laisser les herbes et fleurs de champs pousser pour attirer les auxiliaires. Et on fait un hôtel à insectes évidemment.

Article écrit par Jérôme… On devait le faire à deux, finalement forcée de constater que je ne lui ai servi à rien.

Petit aparté sur la première photo, c’est Roméo qui a eu cette idée, de mettre un trèfle dans sa main, avec la terre, il a trouvé que ça faisait une trop belle image.

10 réflexions au sujet de « Vers l’indépendance alimentaire: la permaculture »

  1. Merci pour cet article hyper intéressant !!!
    J’habite en pleine ville, mais dans un lotissement avec des espaces verts en co-propriété.
    Dans notre minuscule bout de terrain, on a installé deux carrés potagers : les récoltes sont assez maigres !! En fait, ils sont trés peu ensoleillés, et en bon déutants, on les avait remplis d’engrais.
    Résultat : la première année, ça a trés bien donné. Ensuite, je pense que l’engrais s’est épuisé, et nos semis ne grossissaient plus. Comme en parallèle on a installé un compost il y a 3 ans, on a pu enrichir les bacs au printemps => on verra ce que cela donnera !
    On a aussi un petit coin où on a laissé les framboisiers proliféré. On ne fait pas grand chose à part les tailler de temps en temps, et on récolte pas mal de framboise ! Mais surtout, lorsqu’ils fleurissent, ils bourdonnent d’abeilles. Mes enfants peuvent observer les abeilles avec leurs pattes pleines de pollen, et ça nous fait trés plaisir.
    Au niveau du lotissement, quelques co-propriétaires ont décidé de se lancer dans un jardin participatif. Ils ont créé des butte de permaculture dans l’espace dédié au jardin. Je n’avais jamais vu cela !!
    Cela m’a permis de voir l’efficacité de cette méthode ! Si j’ai un jour un terrain plus grand, on testera !

    Je vous rejoins sur un point trés important : il faut de la patience pour bien comprendre son terrain, et se réapproprier des savoirs par l’expérience. Mais c’est vraiment génial de voir pousser ce qu’on a semé !
    Merci pour l’article, je vais l’archiver précieusement pour mes prochains essais !

  2. votre démarche est très intéressante, parce que vous avez appris comment « gérer » la terre de votre jardin dans la culture des légumes (pour moi, la permaculture est surtout utile pour le potager, mais je peux me tromper). Comme toi, je suis passée par plusieurs phases, et maintenant, j’ai atteint une sorte de stade dans ma pratique, mais évidement, il faut toujours s’améliorer!
    Je suis sûre que je n’ arriverai jamais à l’indépendance alimentaire, car mon potager en carrés n’est pas extensible, dommage..
    bravo pour votre démarche, et merci pour cet article instructif.

    1. la permaculture c’est vraiment une pensée globale du jardin, avec un point d’eau, un verger, un potager etc. C’est vraiment la création d’un écosystème équilibré et quasiment indépendant.
      J’espère que nos tests de culture de cette année notamment avec les buttes porteront leur fruits (ah c’est le cas de le dire)

  3. Coucou !
    Mon père fait depuis quelques années maintenant de la permaculture, il s’éclate dans son jardin. Heureusement, il a de l’espace, de la paille, des chevaux, donc il récupère absolument tout d’utile 😉
    Résultat, je profite très régulièrement de ses légumes ! Ils sont délicieux.

    A bientôt,
    Line

  4. Merci beaucoup pour cet article qui me motive à tenter des expérimentations ! Dans un prochain article pourriez vous nous expliquer si vous faites vos propres semis svp ? Et si vous avez un récupérateur d’eau ? Bonne journée.

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