J’ai eu envie de laisser une petite trace de ce début de grossesse ici car le temps file et j’ai décidé de consigner les impressions et sensations de cette dernière aventure incroyable.

Ce bébé était dans nos têtes et nos cœurs depuis quelques mois. On hésitait à sauter le pas, on réfléchissait au moment parfait. J’avais dit à Jérôme que j’aimerais être enceinte avant mes 37 ans.

J’ai eu la chance de vite tomber enceinte, tout de suite même, mais j’ai fait une fausse couche en juillet à quelques semaines. Je m’y attendais, rien ne se passait comme il fallait, c’est un peu moche à dire mais j’avais hâte que ça se termine, car je savais que ça allait finir, et que plus le temps passait, plus ça allait être difficile. J’ai même été heureuse de cette fois-ci vivre une fausse couche « naturelle » sans besoin de médication ou de chirurgie comme la première fois. Si tout ça a été vécu sereinement, la suite à évidemment été plus compliquée puisque j’ai eu peur. Peur de ne plus retomber enceinte et peur que ça recommence.

Finalement et heureusement je n’ai pas eu à attendre trop longtemps. Et je suis retombée enceinte quelques jours avant mes 37 ans. Je m’en suis rendue compte très vite, comme une puissante conviction. J’ai commencé à accumuler les jours de retard mais je me suis refusée à faire un test de grossesse ou une prise de sang (ça avait commencé à m’inquiéter dès ce stade pour la grossesse précédente). Je ne voulais que rien ne se mette entre ma conviction et moi. J’ai juste pris rendez-vous pour une écho de datation mi novembre. Rapidement la fatigue a déboulé, il me fallait caser des siestes dans mon agenda ultra chargé pour tenir, et le soir à 20h30 je m’effondrais.

Mon pic de fatigue je l’ai atteint pendant mes vacances en Crète!

J’avais une sensation très forte que tout se passait bien, mais mon cerveau refoulait systématiquement cette intuition pour préférer s’inquiéter. L’echo de datation s’est très bien passée et je me suis autorisée à prévenir mes sages-femmes et à me penser enceinte.

Jérôme me pressait pour qu’on l’annonce aux enfants et qu’on l’annonce en général. Mais moi, je ne me sentais pas du tout prête, j’avais vraiment besoin de me réjouir avant qu’on se réjouisse pour moi.

C’est à ce moment là que j’ai commencé à réaliser que j’avais des sentiments hyper ambivalents, que j’avais cette impression constante de ne pas mériter un nouvel enfant, un nouveau bonheur, une nouvelle grossesse. J’ai 3 enfants en bonne santé, qui sont objectivement formidables et beaux. J’ai vécu trois belles grossesses et de belles rencontres avec mes bébés… Et ce constat me donne systématiquement l’impression d’en demander trop avec ce dernier bébé. Quand j’en ai parlé à ma sage-femme, elle m’a rassuré en me disant que c’est un discours qu’elle avait déjà entendu de femmes ayant plusieurs enfants, et puis elle m’a rappelé que certains couples en faisaient bien plus, des enfants, et que tout allait bien.

La joie que j’attendais tant, cette excitation, les papillons dans le ventre, tout ça est finalement arrivé, d’un coup, à l’écho du premier trimestre. Lorsque je suis sortie du cabinet, j’étais dans un véritable état d’euphorie, je me souviendrais longtemps de cette drôle de sensation de voler en descendant les escaliers.

Je n’ai pas pu faire attendre Jérôme plus longtemps pour l’annonce aux enfants. Il voulait absolument acheter 4 pulls de Noël, dont 1 pour bébé pour l’annonce…. Sauf que ça voulait dire acheter un pull de Noël pour habiller un bébé à naitre en juin!! j’ai eu quelques difficultés mais j’ai réussi à le raisonner, et on n’a finalement acheter qu’un petit pyjama et des livres évoquant la grossesse ou l’agrandissement d’une famille.

Le moment d’annonce n’a pas été particulièrement émouvant. Les enfants avaient beaucoup de questions et d’inquiétudes. On les a donc laissé librement s’exprimer et tranquillement digérer la nouvelle.

Pour l’annoncer à nos familles, j’avais commandé sur etsy des petits sapins à accrocher dans le sapin. C’est Mona qui s’est chargé de faire la distribution avec la plus grande des fiertés.

Tout le monde a été très heureux pour nous, même émus, cela nous a beaucoup touché. Rapidement Loni a commencé à poser plein de questions et enchainer les phrases trop mignonnes. Il dit qu’il va l’appeler « Mon chéri », qu’il va dormir à côté de lui, le porter sur ses genoux.

J’ai commencé à sentir le bébé bouger juste après Noël, de façon assez discrète c’est certain, mais un peu tous les jours, et de mieux en mieux au fil du temps. Depuis début janvier, et l’entrée dans le second trimestre, l’énergie est revenue d’un coup, exactement comme elle avait disparue. Et moi doucement je me projette, je m’imagine, je m’attendris et surtout je remercie la vie.