Petite pensée du 13 Juillet
4ème post partum
Je suis fascinée par la capacité de mon corps à passer à autre chose en si peu de temps, il est beaucoup plus rapide que mon esprit. Je crois que j’ai été de plus en plus en forme physiquement en post natal au fil des grossesses. Je n’ai eu aucune douleur, gêne, presque pas de tranchées. J’ai perdu mes kilos de grossesse avant que Junon récupère son poids de naissance. Ça va presque trop vite, j’en oublie qu’il y a 10 jours j’étais enceinte.
Mon moral est bon aussi, mais je le ménage, je sais qu’il est fragile, vulnérable. J’ai d’ailleurs eu un bon contre coup le week-end dernier. Mais ce n’est pas grave, même c’était nécessaire je crois, ça m’a permis d’évacuer, de verbaliser plein de choses sur cette attente éprouvante de Junon. Et cela m’a motivé à écrire son récit de naissance, ça m’a fait énormément de bien, de poser des mots sur l’histoire de sa naissance, sur ce qui s’est bien passé et sur ce qui a été difficile pour moi.
L’expérience m’a appris à prendre soin de moi et à demander à ce qu’on prenne soin de moi, et ça c’est extrêmement précieux en post partum je trouve.
Petite pensée du 9 août écrite en vacances au Portugal
Et puis parfois juste un mot m’agresse, une attitude me déçoit, un cri me fait monter les larmes.
D’un coup je peux me sentir comme ensevelie sous une bonne couche de mélancolie que je n’arrive même pas à m’expliquer.
Il y a aussi cette nostalgie du ventre rond qui peut me submerger, la tristesse contre le temps qui passe qui me vole toutes ces premières fois. L’image de ce premier regard avec mon bebe, la sensation puissante de notre rencontre peut dans le même temps me remplir de joie et de peine. Et réaliser que je ne vivrais plus jamais tout ça. Même la colère contre mon corps qui ne s’est pas mis en route pour mettre au monde mon bébé me surprend de temps en temps comme une gifle en pleine figure.
Bref, la vie est jolie, les vacances sont joyeuses mais je suis toujours en post partum et j’expérimente tout le panel des émotions avec beaucoup de sensibilité et de fragilité même.
Vous décrivez toutes les ambivalences que toute mère vit ou a vécu. Merci de l’écrire. Oui, mettre au monde est une épreuve ( bien ou mal vécu) et ce bouleversement physique et émotionnel ne se résume pas à l’enfantement.