Les devoirs & le lâcher prise

Je me suis lancée dans un petit sondage sur Instagram au sujet des devoirs des enfants. Sans m’en rendre compte, j’ai mis le doigts sur un énorme sujet! J’ai reçu plusieurs dizaines de témoignages, j’ai reçu aussi vos questionnements, vos angoisses et les souffrances de vos enfants… A tel point qu’il fallait que je décortique tout ça un peu plus en profondeur ici.

Rappel du cadre légal

En ce qui concerne l’enseignement fondamental (maternel et primaire), la question de l’étude des matières en dehors de l’école est encadrée par un décret.

Pour les élèves du secondaire, en revanche, les devoirs et leçons ne sont pas réglementés.

– En maternelle comme en première et deuxième années primaires, l’enseignant ne peut pas donner de devoirs aux élèves. Il peut cependant leur demander de lire, de présenter à leurs familles ce qui a été réalisé pendant le temps scolaire. (jusqu’à CE1)

– En troisième et quatrième années primaires, la durée des devoirs à domicile – s’ils sont organisés, car il ne s’agit pas d’une obligation – est limitée à 20 minutes.

– En cinquième et sixième année, ils doivent être terminés en 30 minutes.

Le décret va plus loin encore. Il précise que les devoirs à domicile, s’il y en a, doivent pouvoir être réalisés sans l’aide d’un adulte. De plus :

– Les devoirs doivent être considérés comme le prolongement d’apprentissages durant les périodes de cours.

– Ils prennent en compte le niveau de maîtrise et le rythme de chacun des élèves : les travaux à domicile peuvent donc être individualisés.

– L’enseignant accorde un délai raisonnable pour la réalisation des travaux à domicile.

– L’enseignant procède à une évaluation formative des travaux à domicile, dans les plus brefs délais : ils ne peuvent faire l’objet d’une évaluation certificative.

Concrètement à quoi ça servent les devoirs?

J’avoue que c’est une question à laquelle je n’ai pas su répondre. Au contraire, plus j’avance dans ma voie de maman, moins je comprends cette contrainte scolaire. Alors j’ai fait quelques recherches. Voilà les arguments les plus fréquents qui explique cet exercice obligatoire:

  • Les devoirs permettent d’approfondir, de s’approprier et /ou de mémoriser des notions vues sur le temps scolaire.
  • Les devoirs apprennent à l’enfant à gérer son temps, et à acquérir de la méthodologie.
  • Les devoirs apprennent à l’enfant à devenir responsable. Les devoirs sont comme un engagement pris.
  • Les devoirs permettent aux parents de s’investir dans le vie scolaire de leurs enfants. Ils vont favoriser un moment partagé.

Ces points m’offrent un certain éclaircissement sur la situation. Je trouve plusieurs notions intéressantes, comme celle de l’engagement ou de la méthodologie.

D’après le sondage Instagram

Vous avez été 800 personnes à répondre à mon sondage.

51% de vos enfants passent plus de 20 minutes par jours à faire leurs devoirs à la maison. 15% des enfants y passent moins de 10 minutes.

65% d’entre vous constatent que le temps des devoirs est source de tensions, voire de disputes.

60% d’entre vous trouvent que les devoirs c’est relou!

90% d’entre vous aident aux devoirs et vérifient que le travail ait été bien fait.

Les devoirs: miroir des inégalités sociales

La problématique des devoirs régulièrement abordée, sont les tensions que cela peut susciter entre parents et enfants. Mais il y a une autre problématique qu’il ne faudrait pas oublier, c’est celle de l’égalité sociale.

L’égalité des chances, rappelez vous c’est quand même la grande devise de l’éducation nationale (et j’ai tellement envie d’y croire). Pourtant dans les faits on sait à quel point les choses sont complexes, à quel point la culture conditionne la réussite scolaire.

Or les devoirs, le travail à la maison va forcement être inégalitaire. Tous les parents ne vont pas pouvoir aider de la même façon, tous les enfants ne vont pas avoir accès aux même ressources, ni à la même tranquillité d’esprit. Et surtout certains vont pouvoir s’offrir des cours de soutien, soit une autre forme d’enseignement additionné à l’école, tandis que d’autres vont juste pouvoir ruminer leurs difficultés.

Les devoirs sont donc tout à fait contraire à l’égalité des chances.

Notre expérience des devoirs

Rapidement après l’enthousiasme de la rentrée au CP, nous avons été confronté aux premières difficultés des devoirs… Et elles ont été nombreuses. Il y a eu le manque de motivation, les incompréhensions, et puis il y a eu les cris, les disputes, les larmes… Nous avions l’impression qu’en tant que parents nous n’avions pas d’alternatives, nous devions superviser les devoirs, rabâcher qu’il faut travailler, être sérieux. Nous étions à la fois coupables et victimes du mal être de notre fils. A côté de ce phénomène, se sont additionner pleins de problématiques scolaires qui nous ont obligées à déconstruire notre vision de l’école, notre vision de l’apprentissage. Nous avons remis Roméo au centre de sa vie, de sa scolarité, et nous avons juste écouté son désir. Il ne voulait plus de tensions à la maison, il ne voulait plus de pression ni de culpabilité, il voulait prendre en charge ses devoirs seul. Et pour tout vous dire, ce fut un soulagement immense pour nous aussi.

Le lâcher prise total

Concrètement, commet nous fonctionnons?

Nous ne regardons jamais les agendas, ni les fiches d’exercice. Nous n’imposons pas de temps dédié aux devoirs. Notre discours est que c’est leur rôle d’élèves de faire les devoirs, mais que ce travail leur appartient pleinement. Parfois ils les font sous nos yeux en bas sur la table à manger ou la table basse, mais souvent ils les font seuls, sans que nous puissions vérifier le temps qu’ils y passent, ni juste s’ils les font. Mona, qui n’est qu’au CE1 a suivi tout à fait naturellement le chemin de l’autonomie emprunté par son frère. Dès janvier de son année de CP, nous n’avons plus interféré dans les devoirs. Cela demande un grand travail sur soi de lâcher prise, car comme tous les enfants devenus adultes, nous avons intériorisé plein d’injonctions scolaires desquels il est particulièrement difficile de se défaire.

Mais ce choix que nous avons pris tous ensemble, a eu énormément de répercussions positives. Sur l’ambiance à la maison, mais aussi sur notre confiance en nous. Cela nous a permis de mettre à distance l’injonction de la performance et la réussite scolaire. Et enfin, de percevoir les apprentissages de façon radicalement différente: plus comme l’addition de savoirs à faire entrer de force dans le réservoir que serait le cerveau des enfants. Aujourd’hui je vois l’école comme un terrain d’exploration et d’expérimentation, un lieu où doit être nourri la curiosité, le goût d’apprendre, le sens critique.

Comment faire ses devoirs?

Au delà de cette question de ce lâcher prise, j’aimerais ici témoigner des méthodes. Cette autonomie a permise la liberté. Petit à petit on a été obligé de constater que les enfants n’apprenais pas mieux ou plus vite assis calmement à une chaise devant un bureau parfaitement rangé. Oui il font leur devoirs en musique, en dansant, couchés par terre, ou dans leur lit, un peu maintenant, un peu après.

C’est fou comme admettre cette vérité me demande un effort colossal de compréhension et de bienveillance… alors que j’ai le souvenir intact de moi travaillant avachie sur mon lit avec la musique à fond.

Mais déjà à l’époque je me reprochait intérieurement de faire mes devoirs ainsi car ce n’était pas la « bonne méthode ». Aujourd’hui il faut que j’admette que j’avais tord et que je me culpabilisais pour rien. Le mouvement aide beaucoup d’enfants à mémoriser, la musique aide certains enfants à se concentrer, les postures en tailleur, accroupi, allongé sont plus confortables et physiologique que l’assise à un bureau. Alors j’accepte de déconstruire toutes mes idées reçues.

Quelques mots d’instits

Pour terminer et conclure j’aimerais partager avec vous, deux témoignages d’instits que j’ai reçu sur Instagram. Ils m’ont tous les deux touchés car ils m’ont prouvé que la question des devoirs n’interroge pas seulement les enfants et les parents mais aussi les enseignants.

« Est ce qu’on a le droit de dire que les devoirs écrits sont interdits ? Que les neurosciences ont prouvé que ce qui est souhaitable c’est une min par année d’âge : 6 ans ,6 min Que les devoirs doivent être utiles et faire du lien avec la famille. Que les journées des enfants sont déjà très chargées ? Mes élèves ont 6 ans ,donc 6 minutes de devoirs . Et si c’est trop compliqué, ils ont une petite ordonnance : se faire raconter une histoire ,faire un jeu de société ou…ne rien faire. Le cerveau a besoin de pauses pour apprendre. Je préfère un gamin reposé qui apprendra mieux le lendemain. Je faisais pareil avec des cm2 10 ans…entre 10 et 15 min max. Relire ses leçons au calme, revoir sa poésie … « 

« si je pouvais, et si ça ressemblait pas à un truc un peu condescendant du prof envers le parents, je donnerais comme devoirs : faire des jeux de société, faire une balade, raconter ses journées (la vraie et les inventées), discuter de tout et de rien, observer, ou juste décompresser et rester tranquille dans son coin pour être prêt à rattaquer le lendemain à l’école ! 🙂 »

Conclusion

Je cherchais par cet article questionner l’institution des devoirs, et également à montrer une alternative à la posture de parents face aux devoirs. Mon objectif n’est absolument pas de dire que notre façon de faire est mieux ou qu’elle conviendrait à toutes les familles. Mais je serais ravie de continuer à échanger avec vous sur ce sujet qui est extrêmement riche et intéressant.

26 réflexions au sujet de « Les devoirs & le lâcher prise »

  1. Bonjour, je suis maman et enseignante et les devoirs sont problématiques pour moi aussi. En tant que maman, pour ma grande ça a été compliqué dès le CE1, cris et pleurs, refus. J’ai fini par lâcher prise, elle suivait en classe c’était l’essentiel. Ça a été difficile en cm1 parce qu’elle n’accrochait pas avec son enseignante donc ses évaluations étaient plutôt négatives. Elle est maintenant en 6 ème et elle gère dans l’ensemble très bien ses devoirs seule. Pour la 2eme qui en cp, je trouve qu’elle a beaucoup trop de devoirs et on y passe un temps fou. A part pour les mots de dictée à apprendre quand ça part en conflit on arrête et tant pis. En tant qu’enseignante, je donne des devoirs types leçons à relire, poésie à réviser ou lecture à partir du CE1 mais rien d’écrit. Et je répète à tous les parents, pas plus de 20 min et en cas de conflit oubliez les devoirs et profitez de votre enfant.

  2. Merci pour cet article. Il est super intéressant et je t´ai raconté l´autre jour le soucsi que j´ai rencontré avec l´instit de mon fils qui n´avait pas fait un des devoirs demandé pendant les vacances. J´ai trouvé la réaction de la maîtresse disproportionnée et j´ai expliqué à mon fils que si il restait en clé orange juste pour ca que je ne lui en tiendrait pas rigueur car je trouvais ça un peu fort comme punition. Le mot aurait suffit je pense. Je n´ai pas e´côté pu e´ discuter avec la maîtresse.
    Mais je vais essayer de lâcher prise et de les laisser faire et je saurais mieux argumenter si tout le travail n´est pas fait…
    Merci en tout cas Deborah pour tes articles toujours intéressants et justes à mes yeux et qui ouvrent à la discussion et à la réflexion.

  3. Bonjour, merci pour cet article très intéressant, comme toujours (je ne commente jamais, par manque de temps et aussi parce que j’ai rarement quelque chose à rajouter mais je lis avec plaisir chaque article et j’ai aussi particulièrement apprécié ceux sur le féminisme), bref, ici deux enfants, l’aîné en 5ieme et la cadette en CE2. Ils sont plutôt autonomes pour les devoirs et les résultats suivent correctement mais j’ai du mal à lâcher prise. J’ai beau me répéter que d’excellents parcours scolaires ne font pas forcément tout dans la vie, qu’il n’y a pas de chemin tracé et qu’il est tout aussi important de leur apprendre à développer des compétences extra scolaires, je me mets encore cette pression sur les épaules…..Cela dit, le temps des devoirs se passe relativement bien chez nous, du coup, je n’ai pas eu à remettre les choses à plat et interroger mes habitudes (sauf pendant le confinement où autant ça s’est bien passé pour l’aîné, à l’époque en 6ème, qui gerait très bien tout seul, autant ça a été une galère avec sa sœur).

    1. Merci pour ce gentil commentaire. Si tout se passe bien, il n’y certainement pas à revoir votre organisation des devoirs.

  4. Merci pour cet article qui participe à ma remise en question en tant qu’enseignante. C’est un sujet qui me questionne beaucoup. Dans le milieu où j’enseigne, pour beaucoup de parents, un enseignant qui ne donne pas de devoirs est un mauvais enseignant. Il faut donc prendre le temps d’expliquer et se détacher de ces jugements. Ce n’est pas toujours simple, surtout qu’on a besoin de la confiance des parents pour bien travailler. Je précise que je suis maîtresse de CP.

  5. Merci beaucoup pour cet article… Passionnant et très intéressant…Ce sujet des devoirs est épineux pour tous… Mais cet état d esprit me plaît même si il m a surpris au premier abord…

  6. Encore un super article, merci Dhébora !
    Ici, surprise l’an dernier en CP devant la quantité de devoirs. Mon fils est rentré abattu après quelques semaines de CP donc : « la maitresse m’a grondé devant tout le monde parce que je n’avais pas fait mes devoirs ! Elle a dit que je ne ferai jamais de progrès ! » Stupeur. Il n’avait pas osé dire qu’il les avait fait, mais n’y arrivait pas, car il avait honte (il est dyslexique). Quelle violence ! Et quelle folie d’aborder les choses ainsi de la part d’une enseignante, comment peut-on gronder une personne de 6 ans au titre qu’elle ne SAIT pas ?
    Cette année, OUF, l’enseignant nous a rassurés : les devoirs c’est 10 minutes max, et si ça entraîne des conflits, arrêtez et passez une bonne soirée ensemble, c’est ce qui compte.

    Pour ce qui concerne l’autonomie, je voulais que mon fils fasse ses devoirs seul pr les raisons que tu évoques. Mais c’est délicat car il est dyslexique et dyscalculique, il a donc besoin que nous l’accompagnions. Même sur des durées très courtes, c’était tendu, et en même temps on voyait bien qu’il en avait besoin, de ce temps de devoirs. Alors je lui ai proposé d’essayer un système de points. Devoirs faits paisiblement = 1 point. Je n’avais jamais essayé ce type de choses, je n’aime pas du tout cette approche. Mais j’ai pas mal lu sur la dyslexie et compris combien nous sommes tous (merveilleusement !) différents, et j’ai fait l’effort d’essayer quelque chose qui ne me convenait pas à MOI, et qui pouvait LUI convenir. Mon fils a totalement adopté ce système, c’est comme si ça avait tout débloqué. Il fait ses devoirs avec plaisir et concentration et il est super fier tous les 5 points de s’offrir une pâtisserie, des bonbons ou encore des cartes pokemon… Là, il a décidé d’atteindre les 10 points pour s’offrir une BD. Voilà, je voulais partager cette expérience qui rejoint la tienne, où tu laisses tes enfants faire leurs devoirs à leur rythme, dans la position qui leur convient. Là, on laisse notre enfant trouver sa motivation à lui. Et ça marche du tonnerre. Le respect, y’a qu’ça d’vrai !

    1. bravo à toi.. vraiment.
      C’est très vrai ce que tu dis ce qui ne nous convient pas à nous peut convenir à nos enfants.
      Nos enfants nous font profondément grandir.

  7. Les devoirs après une journée chargée c’est compliqué… quand il est 18 h30 que tu viens de rentrer avec tes mômes qui ont passé 9 ou 10 h a l’école, qu’il faut faire a manger, prendre le bain, préparer le sac de piscine pour demain tout en se couchant tôt pour être en forme le matin. Ce serait étonnant que je ca se passe bien
    Donc on les faisait le week-end « a fond » et éventuellement les enfants les faisaient seuls a l’étude en semaine. Parfois si on étaient prêts un peu en avance on jetaient un œil le matin avant de partir… heureusement mes mômes n’ont pas de difficultés à suivre
    J’en ai toujours voulu aux instits qui en donnaient beaucoup le soir pour le lendemain ou le mercredi (genre ton mome se tape sa journée au centre de loisir et a des devoirs en rentrant) sans laisser de possibilité de s’organiser sur plusieurs jours… ça aussi ce n’est pas équitable, tu n’as pas des horaires d’instit tant pis pour tes momes, ils se debrouilleront seuls et feront leurs devoirs a la garderie dans le bruit et le chaos !

    1. Juste merci pour ce témoignage proche de la vie! Il sr semble que les instits oublient parfois, que les enfants ne rentre pas tous chez eux a 16h30 et ne sont pas chez eux le mercredi !

    2. Ce que tu décris fait vraiment partie des inégalités, entre les enfants qui ont le temps et des parents dispos, et ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre.. Ce n’est pas juste pour les enfants

  8. Quel sujet !
    Ici notre fils de 8 ans a des devoirs depuis le CP. Pas beaucoup mais suffisement pour que ça vire régulièrement en crise de nerfs pour tous le monde….
    Concernant les inégalités je suis bien d’accord avec toi. Pour le moment on arrive à gérer en séparant les devoirs en 2 temps (mercredi on fais pour jeudi et vendredi et le week end pour le lundi et le mardi) mais qu’en sera t il au college, on rentre tard (18h Mr et 19h moi) alors pour aider les enfants ça va devenir compliqué.
    Pour ce qui est des conditions de travail, à l’école il doit rester sur sa chaise, et doit être calme, réfléchir dans sa tête alors comment faire quand on voit que c’est trop dur pour lui… À la maison j’arrive à lâcher un peu mais pas totalement.
    Pour le reste je le préviens qu’à tel moment on fera les devoirs, il fait les fiches de travail seul, je ne vérifie pas, je l’aide sur les dictées et poésies. Pour le moment on a la chance qu’il n’est pas de difficultés dans les apprentissages mais je redoute le jour où on y sera confronté.
    J’aimerais le laisser libre dans son travail mais j’ai peur qu’il ne fasse plus ses devoirs et que ça crée encore des conflits avec les maitresses.

  9. Alors nous sommes peut être des dingues mais les devoirs ont toujours été un moment important pour nous. Un moment d échange sur ses apprentissages, d approfondissement, de questionnement aussi. En gros le travail n est pas le plus important. L important c e st d apprendre à apprendre, s organiser, ne pas faire bêtement. Mon mari est exigeant mais plutôt pédagogue et c est devenu un moment de complicité pour eux. Par contre, ça demande temps et investissement.
    Nous profitons donc souvent du week-end. Et prenons parfois nos méthodes pour expliquer ce que notre fille n a pas compris.

  10. Très intéressant cet article et les commentaires qui l’accompagnent ! En tant que prof du primaire, sans enfants, pas spécialement fan de donner des devoirs (mais qui en donnent quand même par habitude, par demande de certains parents, de certains élèves …), ça me permet de me remettre en question (à la fois sur le « pour » et sur le « contre » soi dit en passant) et de puiser des tuyaux, des conseils à peut-être redistribuer aux parents, aux élèves….! En ce qui me concerne, l’inégalité des chances est la problématique la plus importante et difficile à gérer et j’avais l’impression que les devoirs l’accentue mais en lisant cet article, en me posant la question de la motivation, de l’engagement, j’entrevois peut-être une facette des devoirs qui pourrait aider au contraire à y répondre un peu, un tout petit peu… Reste à trouver la source de la motivation, pas toujours facile ! ^^ En attendant, je rejoins beaucoup d’entre vous il me semble, à partir du moment où c’est un temps source de tensions, trop long, c’est pas la peine ! Le bénéfice à en retirer est bien trop faible voire contre productif !

  11. Bonjour, merci de lancer cette discussion oh combien sensible !
    J’avoue que j’ai plutôt mal vécu les premiers devoirs en CP (apprentissage de la lecture assez fastidieux et pas beaucoup de patience). Mais avec le temps (mon fils est aujourd’hui en CM1), c’est devenu bien moins pesant. Je pense que j’ai aussi lâché prise (les devoirs sont une répétition, on peut se tromper). Je fais également plus confiance à mon fils pour se gérer.
    Aujourd’hui, il est capable de faire ses devoirs seul mais aussi de se tourner vers nous en cas d’hésitation ou quand il a juste besoin d’une présence.
    Je pense que ça se passe pas trop mal. À tel point que ma fille qui est en GS nous réclame elle aussi des devoirs !

  12. Très intéressant cet article. Pour ma part, les devoirs permettent d’avoir un aperçu sur le travail fait en classe et cela nous a permis notamment de découvrir que mon fils aîné était dyslexique.
    Mon deuxième fils qui est au ce2 a seulement des révisions de leçon pour le lundi et apprendre les mots de la dictée pour le jeudi, c’est un parfait équilibre. Alors qu en début d’année j’étais inquiète du peu de devoirs mais c’est top!
    Le laché prise, c’est le plus important

    1. oui c’est vrai que travailler avec eux pendant le confinement m’a vraiment permis de comprendre comment fonctionnaient mes enfants dans leurs apprentissages

  13. Les devoirs.. ou l’horreur de ma vie..
    2 filles, une de 15 ans qui depuis le CM1 se gère complètement elle n’a pas eu le choix devant les difficultés de sa soeur je lui ai moi même demandé en lui faisant confiance.
    La seconde, 12 ans d’ici quelques semaines, enfant multidys et trouble de l’attention, dans une 6ème « coconing » spécial dys mais que nous devons suivre quotidiennement. Alors quand nous revenons de chez l’orthophoniste 2 fois par semaine à 18h30 comment lui dire « allez on retourne travailler concentre toi ! », quand le Mercredi elle a cours et que l’on mange vitesse grand v pour aller une heure chez l’ergothérapeute puis rentrer et recommencer les devoirs..
    Nous ne sommes qu’en 6ème !! J’appréhende la 5ème, 4ème et 3ème quand je vois comment sa soeur bosse..
    Les profs devraient avoir de la bienveillance pour nos enfants en handicap invisible, je ne peux malheureusement lâcher prise, j’ai tenté un devoir en anglais elle a révisé seule : 8/20, j’ai bossé avec elle sur de la géo 16/20.
    Je n’ai malheureusement pas le choix, j’ai la casquette de maman, copine, maîtresse d’école, taxi, avocate, femme de ménage, banquière.. et j’en passe.
    Même si mon mari m’aide beaucoup j’aimerai vraiment de l’indulgence des profs envers ces enfants qui ont des difficultés, alors oui on ne peux pas demander à des enfants de faire les devoirs et pour d’autres non il y aurait de l’injustice et pour les enfants en difficulté ils se sentiraient stigmatisés mais pensez aux enfants et parents épuisés..
    Ces devoirs sont sources de conflit et abîme notre relation !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.