J’ai souvent envie de parler de parentalité, d’éducation, de vie de famille. Mais je ne sais jamais comment aborder le sujet, j’ai même l’impression qu’il est devenu un peu épineux. Sur les réseaux sociaux cette impression est décuplée.
La tendance nous fait croire qu’il faut désormais pour être de bons parents (ou même avant d’etre parents) adhérer à des courants de pensée, y être formé… et puis simplement appliquer des règles et des méthodes.
Je n’ai jamais lu un manuel d’éducation, j’ai bien essayé, mais cela ne m’a jamais parlé. J’ai de fait du mal à définir ma posture éducative, à l’époque où il faut forcement entrer dans des cases. J’ai tourné cette question dans tous les sens. Quel genre de mère suis-je? Qu’est ce que mes valeurs et mes attitudes prônent? Qu’est ce qui me guide dans mes descisions et mes convictions?
Ce n’est pas une question simple? Pourtant le réponse est simple pour moi. Mais comment la formuler, comment vous expliquer ma façon d’être et de voir la parentalité? Je cherché les mots, j’ai d’abord pensé à « instinctif », mais c’est un mot trop lourd de sens, puis « naturel »… mais ça ne veut rien dire, et puis suite à mon dernier « vieillir« , ça m’a sauté aux yeux… La parentalité intuitive!
Je vous explique ce que j’entends par « parentalité intuitive »?
Unique avant tout
Je crois profondément au fait que la majorité des parents ont à cœur de bien faire (j’enlève les parents négligeants, maltraitants etc). Je crois également très fort au lien qui va se tisser entre l’enfant et son parent. Un lien qui va être nourri de façon très riche, par les conditions d’accueil, l’histoire, le moment de la vie, et aussi par les personnalités respectives. Je crois donc que chaque lien est unique, que chaque enfant est différent puisque chaque parent l’est aussi. Je suis par ailleurs persuadée que dans une même fratrie chaque lien est bien différent, et donc l’éducation proposée est différente. Vous conviendrais donc aisément que je ne puisse pas croire aux systèmes de pensée unique autour de l’éducation.
Le parent n’est pas un professionnel
D’autre part, très rapidement j’ai compris qu’un parent n’est pas un professionnel de l’enfance… il est tout au plus un spécialiste de son enfant. Cette vérité, je l’ai saisie avant même d’avoir des enfants. Pendant plusieurs années j’ai gardé une fratrie de quatre enfants. C’est un travail que j’aimais beaucoup et qui m’a appris de nombreuses choses, mais certainement pas la parentalité. Etre parent ce n’est pas un métier, ce n’est pas une posture imposée, c’est un lien intense profondément intime subjectif et affectif entre deux personnes. Comme j’ai très vite eu cette certitude (ou cette intuition): que tenter de professionnaliser mon lien n’était qu’une chimère, j’ai vraiment choisi de ne pas exploiter les ressources pédagogiques sur l’éducation.
J’ai décidé d’accepter d’être dans un lien unique entre deux êtres profondément imparfaits. J’ai accepté de faire des erreurs, d’être dilettante, d’être approximative.
Suis-je contre les pédagogies éducatives
Evidemment je ne suis contre rien, et je suis surtout pour la liberté et la différence. Probablement que certains parents, pour tisser leur lien on besoin de cela. Alors tant mieux qu’aujourd’hui ce soit des ressources si accessibles. Je suis heureuse que plein de réflexions circulent dans les livres, sur les réseaux sociaux, les blogs, les magazines. Ces idées peuvent devenir les nôtres si vous le souhaitons, car nous évoluons constamment, même en tant que parents. L’influence extérieure joue un rôle dans notre pensée intérieure, et c’est très bien: Cela multiplie la possibilité de trouver les outils qui nous conviennent.
Par contre ce que je constate c’est que nombre de pédagogies étaient en réalité destinées au monde des professionnels de l’enfance justement, des crèches, des écoles, des assistantes maternelles… ce n’est qu’ensuite elles ont glissées jusqu’à la sphère privée. Ce n’est pas un mal en soi. Mais un enfant cherche la naturel, la sincérité de son parent, si celui ci est constamment en posture théorique, je pense que ce n’est pas la meilleure réponse. Sans compter que c’est le meilleur moyen de filer tout droit vers le burn out.
La question de l’instinct
L’instinct maternelle est un concept très décrié. Pour ma part je crois surtout qu’il est mal compris. On a tendance à entendre dans « instinct » « science infuse », alors que selon moi l’instinct c’est juste cette appétence à prendre soin de son enfant et à faire le mieux possible. Peut être que ce qui nous fait le plus peur dans ce mot c’est le rapport à notre propre animalité. J’aime bien observer la nature et les animaux, j’ai découvert que les brebis n’arrivaient pas toujours à allaiter leur agneaux et que même parfois elle le rejetait à la naissance. Son bébé quant à lui continue à la reconnaître entre mille à l’odeur, et attend patiemment qu’elle soit prête, ce qui arrive la plupart du temps. La parentalité cela s’apprend, ça prend plus ou moins de temps au démarrage et parfois toute la vie au rodage.
L’instinct selon moi c’est quelque chose de l’ordre de la confiance qui émerge lorsque les conditions sont favorables. Lorsque la rencontre avec son bébé s’est faite avec douceur, lorsque les soignants entourent les jeunes parents de bienveillance. Cette confiance, elle va permettre d’accepter l’idée qu’on puisse savoir ce qu’il faut à son enfant. Le problème avec le mot « instinct » c’est qu’on l’envisage comme une vérité, si l’instinct maternelle existait les mères ne se tromperaient jamais. Mes les mères se trompent, et heureusement. Quelle drôle de pression mettrions nous à nos enfants si nous étions parfaites? L’instinct selon moi, c’est juste la nécessité vitale de protéger et préserver son enfant, additionnée à une connaissance aiguisée de sa personnalité. Deux sentiments très forts auxquels va se rajouter la volonté de bien faire. Malgré tout cela les parents se trompent et se tromperont. Mais mentionnons tout de même qu’il arrive également que les parents fassent bien!
Pression, culpabilité: les freins d’une parentalité épanouie
J’ai pour ma part décidé de me détacher des méthodes, surtout pour me protéger de toute cette pression de faire à la perfection, et de la culpabilité de ne jamais y arriver. C’est d’autant plus vrai sur Internet et les réseaux sociaux, certains modèles éducatifs sont devenus des listes de pratiques à cocher. Le plus dangereux selon moi est le raccourci qui fait glisser tout écart vers la négligence. Par exemple, si on ne pratique pas consciemment l’éducation positive et bienveillante, sommes nous négatifs et malveillants? Si nous ne connaissons toutes les violences éducatives ordinaires sur le bout des doigts, sommes nous maltraitants? Si nous ne pratiquons pas un maternage proximal complet, cela signifie t-il que nous ne sommes pas maternantes? Je crois surtout que ces questionnements sur la qualité des mères sont stériles et même qu’ils sont toxiques. Ils enferment la mère dans un échec perpétuel, et donc dans un sentiment de culpabilité constant. Pour moi c’est un réel frein à l’épanouissement maternel.
La parentalité idéale
Alors finalement qu’est ce que ce serait la parentalité idéale?
La parentalité idéal je reste convaincue que c’est exactement la notre. Pas celle de nos parents que nous reproduisons sans réfléchir, pas celle de notre copine psychomotricienne, ou de cette famille de nomades qui fait le tour du monde que nous envions tant. La parentalité qui nous convient, elle est déjà là, elle est au fond de nous. Il suffit de nous écouter. Il faut savoir se détacher de nos croyances sur la mère hystérique ou le père incompétent pour se faire confiance. Cela ne veut pas dire, ne pas s’interroger, mais plutôt s’autoriser à trouver nos propres réponses. Nous pouvons piocher de partout les idées et concepts qui nous parlent. Nous avons même le droit de trouver une idée super mais de ne pas la mettre en place chez nous, car ça ne fonctionne pas pour nous.
Il faut arrêter d’envisager notre parentalité comme une page blanche qu’on écrit. Notre parentalité c’est plutôt des notes en marge dans le grand livre de notre histoire et personnalité. Ce n’est pas une nouvelle personne à l’intérieur de nous, c’est nous-même, tout simplement. J’ai l’intuition que nos enfants n’ont pas tant besoin d’un parent parfait que d’un parent authentique et sincère. Il faut donc, pour de bon se débarrasser du complexe de la mère imparfaite. Si on veut apprendre à nos enfants à s’aimer, à avoir confiance en eux, en leur choix, à ne pas être terrifié d’échouer… il n’y a pas de meilleure méthode que celle de leur donner l’exemple. Apprenons nous la bienveillance à nous-même, autorisons nous la liberté d’être qui nous sommes, acceptons nos erreurs et nos faiblesses…. Accordons nous le temps de comprendre, le temps de grandir, le temps d’apprendre et surtout écoutons nos enfants attentivement, la réponse est souvent juste là, entre eux et nous.
Qu’en pensez-vous?
J’ai hâte d’échanger avec vous sur le sujet de la parentalité. Soyez bavards.
Écoute, pour une fois je ne sais pas si je pourrais réellement être bavarde, tant tu résumes parfaitement ce que je pense! Il y a autant d’éducations possibles que de parents et d’enfants, et rien ne doit être figé… à nous de faire notre propre recette, en intégrant ce qu’on voit chez d’autres si ça nous correspond, ou en le mettant de côté si on ne s’y retrouve pas, et même en inventant nos propres règles! Je crois dans tous les cas qu’il ne faut pas essayer de rationaliser ou intellectualiser à outrance – le plus important est de savoir s’écouter soi et s’ouvrir à d’autres ressources, sans se les imposer, quand on en a besoin.
Je suis 100% d’accord avec toi
Merci pour cet article!!
Comme je suis d’accord il n’y a pas une façon d’être mère car aucun enfant n’est identique et ce même (surtout) au sein d’une même fratrie.
Nos grands parents, parents, frères, sœurs, cousins, amis sont surement des supers parents mais ils n’ont pas élevés nos enfants et n’ont pas notre passé ni notre vie donc même si leurs conseils sont bienveillant libre a chacun de les appliquer ou pas. Finalement très peut de conseil (voir aucun) sont applicables a tout les enfants.
Une seule chose doit être commune a tous c’est l’amour, en découlera tout le reste.
Moi je dirais la confiance aussi, et c’est peut être cet aspect que je n’ai pas assez détaillé dans l’article. Permettre aux parents de se faire confiance et de faire confiance en leur enfant.
Je suis bien d’accord avec ta conclusion. La parentalité idéale c’est celle qu’on se construit chaque jour, celle qui sommeille en nous.
C’est ce que je ressens en tout cas. Et on n’incite pas assez les femmes à se faire confiance.
Plutôt que des méthodes, moi je crois que ce qu’il manque dans notre société actuelle c’est des vrais temps d’échange, qui vont informer et faire réfléchir pour construire sa propre parentalité.
Merci pour cet article très fouillé et qui ouvre le débat ! Aux jeunes parents, je dis souvent de s’écouter et d’écouter leur intuition vis-à-vis de leur bébé, de leur enfant. Les manuels d’éducation peuvent apporter quelques pistes ou donner quelques clés, mais c’est aux parents d’inventer leur éducation. Deborah, un grand merci de nous donner tes pensées et tes avis et de nous faire cogiter et débattre!!
Merci! Et oui je suis d’accord, car ouvre des pistes et donne des clefs.
Quel bel article. J’aime beaucoup le « lien unique entre deux êtres profondément imparfaits », c’est réellement ça. On peut se tromper, faire des erreurs, vivre des choses difficiles, mais si la relation parent-enfant est maintenue avec bienveillance, chacun peut continuer à avancer. J’ai mis du temps à comprendre ça et je fais partie des mères qui ont besoin de théories pour comprendre comment faire autrement que sa propre éducation. La mienne a été assez rigide, alors pas toujours facile de s’en défaire !
Mais oui c’est pour cela que je voulais bien dissocier l’éducation qu’on pourrait reproduire sans se poser de questions de l’éducation qu’on porte en nous. C’est très différent et parfois même contradictoire. Ce n’est pas simple de s’affranchir des modèles de « référence » pour s’épanouir soi-même.
Hum ça m’inspire pas mal de chose…par ou commencer…
Je suis une maman qui lit pas mal de livre sur la parentalité, je suis sur des groupes de mamans, j’écoute des podcasts, j’échange beaucoup avec mes copines sur le sujet.
Je suis entièrement d’accord avec toi, les enfants n’ont pas besoin de parents parfait et la spontanéité est importante c’est certain mais nous vivons dans une société qui banalise tellement la violence physique ou morale sur les enfants que je pense qu’il faut quand même être constamment vigilant à ça. Se cacher derrière « chacun sa méthode, chacun fait ce qu’il veut avec ses enfants » peut-être dangereux.
Je pense qu’en tant que parents nous avons le devoir de nous remettre en cause sans cesse et de nous interroger sur nos relations avec nos enfants mais finalement pas différemment qu’on devrait le faire pour l’ensemble de nos relations avec qui que ce soit.
Oui un parent n’est pas un professionnel de la petite enfance mais quand je vois le chemin qu’il reste à parcourir pour la très grande majorité de ces professionnels (assistante maternelle, crèche, pédiatre, auxiliaire puer, sage femme…) qui utilisent encore des méthodes d’un autre temps…je m’interroge drôlement et j’ai des sueur froide…
Quand à l’intuition ça m’interroge aussi. Notre intuition n’est elle pas dictée par nos expériences de vie ? Quelle serait l’intuition première d’un parent qui a lui même subit des violences ?
C’est bien si tu n’es pas d’accord, c’est l’occasion d’échanger. Et aussi de me rendre compte que j’ai peu etre maqué de précisions dans ce que je voulais dire. J’ai beaucoup pensé à ça, à ces questions, est ce que intuitive ça veut dire juste reproduire ce qu’on a connu? Et est ce que intuitive veut dire ne pas s’interroger? Et c’est justement parce que pour moi ce n’était pas lié que j’ai décidé de garder cette formule. Mais c’est certain que c’est lié à ma vision de l’humain (en ma foi en l’humain je dirais même). Bref, d’après moi chaque parent a à cœur de bien faire, et ce qui lui manque c’est de la confiance et de l’information probablement je suis d’accord avec toi. Mais pour moi ce n’est pas indispensable d’intellectualiser ou de conceptualiser sa parentalité, ce qui est important c’est d’être pleinement investi dans la mission en cours.
D’autre part, un parent qui reproduit la violence qu’il a connu… crois- tu qu’un manuel ou un podcast va pouvoir l’aider? Moi je ne pense pas. Je crois profondément que chaque adulte a une part d’enfance brisée (plus ou moins importante), et que c’est lui qu’il faut aider avant d’interroger sa parentalité. En gros rétablir la confiance en soi et les échanges bienveillants qui font avancer sans stigmatiser.
Je suis également assez méfiante sur les VEO (tel que c’est dogmatisé sur les réseaux), car oui il faut se battre contre les violences faites aux enfants!!! Mais on ne peut pas taxer un parent de maltraitant parce qu’il mouche son bébé, ou racle le yaourt avec la cuillère. C’est dangereux car il existe aujourd’hui encore des enfants maltraités, humiliés et c’est vraiment contre cela qu’il faut se battre avant de scruter les gestes du quotidien faits sans malveillance. Mais peut être n’es tu pas d’accord avec moi? Je veux bien en discuter.
En fait j’ai plutôt l’impression qu’on est d’accord 🙂 Je suis d’accord avec tout ce que tu m’as répondu. Sauf que oui je pense qu’un livre ou un podcast peut aider un parent à avoir une certaine forme de prise de conscience. Comprendre le fonctionnement du cerveau de l’enfant m’a beaucoup aidé par exemple.
Effectivement je te rejoint chaque adulte doit cohabiter avec « sa petite fille » ou « son petit garçon » intérieur et soigner en premier lieu ses propres blessures avant tout.
Peut-être que je me suis mal exprimé mais mon commentaire ne visait pas du tout à dire qu’il faut stigmatiser qui que ce soit ou taxer de maltraitant un parent qui mouche son bébé ou lui essuie la bouche à la cuillère…Je suis d’accord avec toi qu’il existe sur les réseaux sociaux un courant un peu extrême qui en pointant du doigt « les douces violences » comme il est d’usage de dire, décrédibilise un peu le propos de la lutte contre les VEO
Mais je suis témoin quasiment chaque semaine de violence verbale sur les enfants, d’adultisme et parfois malheureusement aussi de violence physique …et ça c’est une réalité !
Oui c’est très vrai. Et malheureusement plus les enfants grandissent plus les cas de violences se multiplient!! Il y aurait vraiment besoin d’une prise de conscience très générale sur le regard biaisé que nous portons sur les enfants (les enfants mentent, manipulent, font tout pour exaspérer leurs parents)…. ça il faut vraiment que ça change, pour qu’on puisse mieux entendre, comprendre et agir autour de la souffrance des enfants. Mais ça c’est vraiment un chemin culturel plus qu’indivuel selon moi ( mais les 2 sont liés c’est certain)
j’ai eu 4 enfants tous différents, j’ai fait comme j’ai pu, avec un métier prenant, heureusement à temps partiel, mais j’espère avoir été une mère aimante, compréhensive et bienveillante.
je ne me suis jamais posé de questions existentielles sur mon rôle de maman, surtout pas dans la petite enfance, ensuite je leur ai fait confiance pour leurs activités annexes et leurs études (leur choix). Bien sûr tout n’a pas été rose, mais en communiquant ensemble, on arrive cerner les besoins de son enfant, et j’espère avoir suivi toutes leurs attentes, dans la mesure du possible.
Par contre, j’ai l’impression de ne pas me rappeler grand chose de ces périodes d’enfance et d’adolescence (profite bien de tes enfants en ce moment), elles sont passées si vite mais maintenant, ils sont tous adultes et bien dans leur peau, que demander de plus?
je pense que nous reproduisons plus ou moins notre propre éducation, et j’ai eu la chance d’avoir eu une enfance et une adolescence heureuses et cultivées, et j’espère que mes enfants ressentent cela de la même façon.
Merci pour ce billet qui nous questionne
bon WE
Je suis certaine que tu as fait de ton mieux, et c’est parfait ainsi.
Personnellement je ne suis pas certaine qu’on reproduit l’éducation connu, tout dépend de l’enfance vécue justement. Mais il ne faut pas retirer le libre arbitre des parents. Nous avons la liberté de nous écouter profondément et de suivre la parentalité qui nous convient.
Merci pour ce très bel article décomplexé !
Pour ma part, j’ai lu beaucoup de choses sur la parentalité et ça me fait sourire de jeter un oeil en arrière aujourd’hui.
J’étais bien naïve : mes enfants poussent chaque jour les limite de ma patience, de ma compréhension, de mon imagination, de mon amour. Rien ne correspond en tout point aux « méthodes » parce que ce qui peut fonctionner dans un lien éducatif professionnel (enseignant, nounou…) est complètement biaisé par l’affect et l’histoire personnelle de chacun !
Soyons des parents plein d’amour, capables de montrer aussi à leurs enfants que l’imperfection est humaine, que l’erreur est possible, que chacun fait ce qu’il peut pour faire de son mieux !
Mais carrément !!!! d’autant qu’avec un enfant « différent » les lignes bougent tout le temps, on se remet sans arrêt en question…C’était d’autant plus difficile qu’avec mon mari nous n’avons pas DU TOUT la même éducation…et pourtant, on a trouvé un joli terrain d’entente pour nos 2 enfants…Mais je crois qu’on devient parent tout au long de sa vie en fonction de chaque situation, il y a des hauts et des bas, certains obstacles qui paraissent insurmontables qu’on passe haut la main et des tous petits riens qui font perdre les pédales…Malgré tout, je me fais confiance, je lui fais confiance…et les enfants aussi !
Super intéressant!
Je pense que c’est essentiel de se faire confiance entant que maman, entant que papa et entre l’un et l’autre.
Et d essayer au maximum d être détendu.
Parfois pour me recentrer là dessus et calmer ma « culpabilité » , je me demande quels souvenirs j’ai gardé en moi de plus chers depuis mon enfance… un moment où j’ai pleuré, un souvenir de moi en colère, un moment heureux, un moment où j’ai tellement été timide que je n’ai pas osé… un moments où j’ai « raté » , un où j’ai réussi… un moment où je me suis faite gronder…. un moment où je rêvais d’être adulte mais où je ne sais qu’aujourd’hui ce que cela veut vraiment dire…
Plein de moments précis où, quand je ferme les yeux, je vois et ressens encore ce que je ressentais ce jour là.
Alors là je me dis, » du calme » , ce qui compte pour un enfant c’est le ressenti, l émotion, l échange,
La forme, et pas forcément le fond.
Merci pour ton article !
Je fais aussi partie des mamans qui ont lu des tas de bouquins, de blogs, j’ai même fait des ateliers de parents… et au final tout ça m’a aidé à prendre confiance. Je ne souhaitais pas aller dans le même sens que l’éducation que j’avais reçue et toutes ses informations que j’ai pu lire, écouter m’ont aidé à dessiner les contours de l’éducation que je voulais leur donner mais surtout à affirmer mes positions et à prendre confiance en moi. Personnellement j’avais besoin de ce chemin là, et là où je te rejoins c’est que la confiance en soi du parent est vraiment primordiale… Bon et aujourd’hui j’ai 2 enfants, et clairement je suis bcp souple (pas le choix 😅) et c’est bien. La confiance et la souplesse. En fait la parentalite c’est du yoga 😂. La parentalité positive sur les RS me sort un peu par les narines… je ne comprends pas l’application dogmatique du truc…
Merci pour ce merveilleux partage. Je pense comme toi que se sont nos enfants qui nous font devenir parents. Grâce à mes enfants, je me suis trouvé et révélé certainement imparfaite mais moi même. Cependant, je me questionne encore et encore, m interroge sur le parent que je suis, devenir parent viens parler de qui nous sommes, de ce que nous voulons garder de notre histoire, ce que nous voulons transmettre et ce que nous voulons laisser au passé. Pour moi mon questionnement est tjs qu est ce que je veux transmettre à cet enfant et parfois c est différent pour mes 2 enfants même si des valeurs profondes sont communes. Je crois aussi que nous devrions plutôt en discuter ensemble entre parents, avec des amis notre entourage que d essayer d appliquer un concept. De plus je suis professionnel de l enfance dc évidemment j ai bcp lu mais je me rends compte que ce n était que pour comprendre et agir dans mon travail et peu pour ma parentalité même si parfois ça m a servit ou j ai pris des choses mais je crois vraiment que si nous voulons être un parent qui apporte à son enfant nous pourrions interroger plutôt sur qui nous sommes.
Tes mots sont clairs et justes ! Je m’interesse énormément à la parentalité dite bienveillante et positive, j’y pioche tout plein d’outils et j’avoue que dans l’ensemble ça fonctionne plutôt bien, chez nous. Je pense que l’on a la chance, aujourd’hui, de bénéficier de beaucoup d’outils éducatifs qui peuvent nous aider mais, malgré tout, comme tu le rappelle si bien, écouter notre instinct reste primordial et les outils ne sont, justement, que des outils. Il est normal de tâtonner, de ne pas toujours réussir mais tant que l’on sait s’écouter et se remettre en question je pense que l’on est déjà sur le bon chemin.
Non mais attends, ton texte est génial! J’adoore! J’ai du mal à faire des introspections sur moi-même ou sur mes façons de faire ou penser…Je ne me pose jamais de questions existencielles…et peut-être que finalement je mène une parentalité intuitive également… Merci en tous cas pour ces lignes déculpabilisantes.
Oh, c’est peut être moi la copine psychomotricienne 😄
Et je te rejoins. Il y a la théorie, une base de connaissances qui nous echaperait ou auquelle nous n’avions jamais eu accès (enfance difficile, parent défaillant, banalisation de la violence etc) qui peut être alors nécessaire. Puis il y a la vie, nos épreuves, nos bagages, le mode de vie, les aspirations etc… Mais surtout il y a nous, qui nous sommes, et eux, les enfants, qui ils sont.
Je suis effrayée par les applications rigides des méthodes d’éducation ne laissant plus de place à la réflexion, à l’introspection puisque parfois se cache derrière une sorte de confiance aveugle envers les auteurs. Tellement que lorsqu’il y a ne serait ce un mini point de désaccord ou de liberté à ne pas faire exactement comme dans la check list, il y a un sentiment d’echec. Sans parler du mot à la mode « culpabilité » sous toutes ses formes.
Se faire confiance c’est aussi accepter de se tromper, de n’avoir pas assurer comme on l’aurait voulu (idéalement)