L’arrivée de Loni m’a conforté dan une certitude, celle que je connais parfaitement « mes grands ». En effet, ils ont tous les deux réagi exactement comme je l’imaginais.

Si Roméo a vécu ma grossesse comme de véritables montagnes russes émotionnelles, passant de l’euphorie à l’angoisse en passant par tout un panel d’appréhensions plus ou moins justifiées, il a totalement fait retomber la pression depuis que son petit frère est né. Je retrouve mon Roméo apaisé, il ne joue pas au petit papa, il n’est pas à l’aise avec les petits bébés, alors il continue sa petite vie sereinement, il est juste heureux.

Pour Mona c’est moins évident. Elle a vécu ma grossesse très sereinement en idéalisant ce bébé dont elle rêvait de s’occuper à plein temps comme une poupée. Nous avons essayé de la préparer au fait que ce bébé allait aussi bouleverser son petit quotidien et surtout bousculé la place de chacun… mais elle ne voulait rien entendre, alors je me suis douté que quand le rêve allait rencontrer la réalité il y aurait un petit temps de flottement. Et ça n’a pas loupé puisque le premier soir malgré la grande joie qu’elle ressentait elle s’est effondrée en larmes en nous disant que ce n’était pas si facile de devenir grande soeur.

Et non, ce n’est pas facile de céder sa place de « petite », de « dernière », ni de partager ses parents avec un petit nouveau.

Elle prend son rôle de grande soeur très à coeur, elle veut tout apprendre, tout connaître, dès qu’on change une couche, on voit notre petite Mona débarquer avec son petit marche-pied pour ne pas en louper en miette. Elle adore être là pour le bain, elle me sert de petite assistante, prépare le savon, la cape de bain, elle lui mouille le front et lui caresse le ventre. Elle lui met la musique, lui fait des câlins sur le front et des bisous sur les mains, elle donne le biberon et veut le porter sans cesse. Elle aimerait déjà le connaître parfaitement. Je la trouve terriblement mignonne et attentionnée.

Mais à côté de ça, elle passe du rire aux larmes sans qu’on comprenne le passage de l’un à l’autre. Elle est à fleur de peau, et a besoin qu’on la rassure régulièrement. Je ne suis pas étonnée, je savais qu’elle réagirait exactement comme ça, et honnêtement je trouve ça tellement normal. Je ne veux pas qu’elle refoule quoique ce soit, je veux qu’elle se sente libre d’être en colère ou juste déroutée. Je suis moi même devenue grande soeur à 7 ans donc je me souviens très clairement à quel point j’avais trouvé ça difficile.

Devenir grande soeur ça ne se fait pas du jour au lendemain, c’est une relation qui se construit au fil de la rencontre.

Tu es une super grande soeur ma Mona. On a tous les quatre de la chance de t’avoir dans nos vies!