J’ai tenu un petit carnet de bord pour mes trois grossesses. J’y ai noté mes impressions, les faits marquants, mes envies de prénom et de déco. Je n’ai jamais réussi à avoir à qui était destiné ce que j’écrivais, car en toute franchise même si je m’adresse au bébé que je porte, je ne suis pas certaine que mes enfants auront envie de lire leur carnet. Enfin si, peut être lorsqu’ils deviendront parents à leur tour. Je crois qu’à chaque fois, il était plutôt question de garder une trace et d’exorciser certaines choses.
Si les carnets de Roméo et Mona sont bien rangés au fond de mon armoire, celui de Loni trônait toujours sir mon bureau. Je l’ai ré-ouvert très récemment pour y chercher des adresses que j’avais collectées pour les faire-parts et dont j’avais besoin pour mes cartes de vœux. …. Et quelle claque, j’ai feuilleté quelques pages et lu seulement quelques mots avant que les larmes me montent. J’avoue cette émotion m’a totalement prise de court, je ne m’y attendais absolument pas. Mais les mots m’ont replongés tellement fort dans ce passé pas si lointain, tout n’est revenu d’un coup.
Cette boule au ventre des débuts, l’attente, la surprise du sexe, c’est fou j’avais presque tout oublié. Parfois j’oublie même qu’on ne savait pas que Loni était un garçon avant sa naissance, mais là je me suis souvenue de tout. J’ai commencé ce carnet dans le TGV qui m’amené à Paris en septembre 2017, la première phrase notée est » et si aujourd’hui était le jour parfait pour commencer à se réjouir? ». Ce carnet a été un exutoire parfait dans les moments de tristesse et d’anxiété. Mais il y aussi des sourires qui se lisent entre les mots, des jolis événements, quelques photos et dessins et surtout de beaux souvenirs.
Pour vous replanter le décor, avant cette grossesse j’ai fait une fausse couche qui a été douloureuse, comme le sont de tels événements, mais qui a profondément changé ma façon de voir la vie et notamment la grossesse. La relecture en diagonale de ce carnet a remis plein de choses en perspective. Je me suis sentie comme obligée de vous en parler, car vous avez été d’un grand soutien suite à ma fausse couche et surtout vous avez nombreuses à me confier vos histoires, vos doutes et vos douleurs, depuis ce printemps 2017.
Si aujourd’hui je dois faire un bilan de cette grossesse, je dirais en toute simplicité que c’était la plus belle. C’est tellement fou de dire ça, alors qu’il y a eu des véritables tempêtes émotionnelles pendant ces 9 mois. Mais en fait, avoir peur de perdre un bébé, avoir peur pour sa santé et son développement c’est aussi la vie. En réalisant que la vie était précieuse et fragile, j’ai savouré à sa juste valeur cette vie qui grandissait en moi. J’ai eu chaque jour une pensée pour cette magie qui opérait. J’ai collecté des instants certes furtifs mais de totale pleine de conscience avec ce bébé, avec mon corps et juste la vie. Alors cet article c’est aussi une façon de témoigner que la fausse couche ne nous brise pas et peut même nous rendre plus fortes, ou à minima plus reconnaissante.
A la fin du carnet je me suis amusée à lire une sorte de compte à rebours, et j’aimerais vous confier mes derniers mots (à J-5):
« Voilà j’y suis, il ne me reste plus qu’à attendre. Je crois qu’il fallait que je revive ça, le calme, l’ennui et surtout l’impatience. J’ai hâte de te découvrir (…) Tu m’as offert une magnifique grossesse, la plus belle je crois. Peut-être bien que je serais nostalgique de nous deux. Mais je suis prête, toute prête pour toi. »
Relire tout ça m’a énormément émue, comme quand on plonge dans des souvenirs savoureux et intenses. Mais je ne me sens pas nostalgique, j’aime tellement avoir Loni à côté de moi, avoir mes trois enfants, tous merveilleux à leur façon qui me pousse à être la meilleure version de moi-même.
Vous aviez un petit carnet de grossesse vous aussi? Vous l’avez relu?
Oh c’est trop mignon !
J’ai noté pas mal de chose sur ma grossesse mais ce carnet de bord est une si bonne idée ! Je regrette de ne pas l’avoir fait parce que comme toi aussitôt accouché j’ai eu l’impression d’avoir totalement oublié ce que c’était d’être enceinte…
Et pareil j’ai oublié qu’on ne savait même pas que nous aurions une fille.
En tout cas c’est trop bien. Hyper émouvant quand tu relira ça dans 20 ans !
oui c’est un petit objet à garder, ça sera un plaisir de le redécouvrir dans quelques années
Merci pour ce partage, super émouvant. Je comprends les larmes qui montent, les souvenirs qui affluent, et même si j’ai eu la chance de mener l’ensemble de mes grossesses à terme, des amies chères ont traversé de très douloureuses épreuves qui me marquent durablement. J’avais moi aussi acheté un petit carnet à remplir mais je n’ai rien mené au bout et c’est bien dommage :-(. Ces traces de vie sont en tout cas un trésor pour les enfants et peut-être leurs enfants, et c’est à mon sens, une des plus belles preuves d’amour.
PS : j’adore votre écriture, sur le fond et la forme ! Belle journée à vous.
C’est vrai que c’est une preuve d’amour!
J’aurai bien aimait connaitre le choix des prénoms filles.. 🙂
ah ah !!
Si Loni avait été une fille, le prénom c’était Nine
Oh j’adore !!!!!
Il est très beau, doux, poétique !
Merci pour ce précieux partage ! Il doit te renvoyer plein de beaux souvenirs… <3
oui et même plus que ce que j’imaginais
J’en ai fais un pour mes 2 grossesses. Tous les jours je notais quelques chose dedans : ressentis, envies, photos, poids…..tout tout tout.
Mais je n’ose absolument pas les relire. J’ai presque peur en fait. Soit de me trouver bête car certainement un peu gaga a cette étape de ma vie, ou alors trop de souvenirs qui pourraient me donner de grosses larmes bien chaudes (bien que les grossesses aient été des étapes dures physiquement et émotionnellement)
Ces livres sont destinées à être données à mes filles lorsqu’elles seront plus grandes mais je ne sais pas si ça n’est pas trop intime de lire cela alors qu’on était juste dans le ventre de maman.
Je comprends ton ressenti
Moi aussi j’ai écrit des carnets de grossesse mais par contre ils ne sont pas finis … et j’ai eu aussi bien du mal à savoir à qui j’écrivais …
Je crois que c’est une façon de tisser du lien avec son bébé… donc c’est probablement surtout pour nous, les mamans