Aujourd’hui je laisse le clavier à Jérôme pour qu’il nous raconte sa vision de la naissance de sa fille, comme il l’avait déjà fait pour Loni.
Pour cet quatrième accouchement, la question ne se posait même pas, ça serait maison de naissance et puis c’est tout ! Nathalie (qui nous avait suivie pendant la grossesse de Loni) et Laurine (qui était là le jour où il est né) se sont imposées à nous comme le binôme qui nous accompagnerait pour cette dernière naissance.
La grossesse n’a été qu’une partie de plaisir. Les grands étaient contents, Debohra, très en forme, et du coup, on ne l’a presque pas vu passé finalement. En tous en cas, moi, je l’ai ressentie comme très discrète cette petite fille. Jamais embêtante, jamais pénible avec sa maman, très réactive au contact avec moi ou ses frères et sœurs, bref un bébé de rêve !! C’est peut être ce qui explique que elle comme nous, avons eu envie de prolonger un peu plus, mais on y reviendra plus tard.
Le jour du terme, on était tous prêt. Compte tenu des naissances des 3 grands, on savait qu’elle n’aurait pas d’avance. Donc tout était prévu à partir de ce jour. J’étais en congés pour 2 mois pour accueillir la petite, il restait une semaine d’école au grand le temps de la rencontrer, tout était parfait.
Sauf que rien ne se passe jamais comme prévu. D’abord, elle est en retard. Bon, avec la maison de naissance, on a 6 jours donc on a du temps, mais ça engendre un stress certain chez la maman (à cause des visites, de la possibilité d’être transféré en hospitalisation etc.) et beaucoup d’impatience chez moi ! Premier jalon passé : à la visite de terme, pas de souci. Bébé Cerise est bien dodue mais en parfaite santé et tout va bien. On repart regonflés (mais moi, toujours impatient) et on attend. Les jours défilent… Debohra se questionne beaucoup… On s’organise pour faire garder les grands, ce qui selon moi restera aussi une partie du problème…
Les jours avancent jusqu’à ce que Debohra ressente une perte en pleine nuit. Pas énorme, mais suffisante pour penser à la poches des eaux. Bingo ! La visite du lendemain planifiée confirme… Antibiotiques en intraveineuse et l’étau se resserre, il ne reste plus que 48h.
Je suis très partagé à ce moment là. Entre le dépit de Debohra et l’envie de rencontrer ma petite fille. Je me dis que finalement, ça sera dans 2 jours au pire et j’essaie de relativiser.
Et puis, le soir même, Deb décide de se mettre dans sa bulle et de laisser la petite venir. Jusqu’à là, je pense qu’elle n’était pas prête. Cette grossesse, si discrète, si plaisante, et étant la dernière n’en était que plus belle et donc demandait à être vécue jusqu’au bout. L’ultimatum de l’hôpital aurait raison de l’envie! On part à la maison de naissance, pleins d’espoir !
Je précise que Junon est toujours nickel au niveau monito. Debohra a des contractions régulières, on marche, on sort. A ce moment là, elle cogite, réfléchi, pense aux grands qui sont ballottés, qui doivent avoir envie de nous voir rentrer avec la petite et…. Les contractions s’arrêtent nettes !
Ca ne sera pas pour aujourd’hui.
Le Samedi matin, changement d’état d’esprit : on rigole, on sourit, aujourd’hui, on rencontre notre fille !! Le deuil de la maison de naissance n’est pas fait évidemment mais pleins de facteurs ont joué en notre faveur.
Déjà, Nathalie, qui nous suit déjà depuis 2 jours quasi non stop, est là et disponible pour nous. Ça sera en plateau technique (donc dans les locaux de l’hôpital) mais avec elle et selon notre projet et ça n’a pas de prix.
Ensuite, on arrive dans une maternité vide ! Une des sages femmes de garde se présente : » je suis Gwendoline, c’est moi qui vous suivrait aujourd’hui ». Elle est très douce, gentille, pas intrusive du tout, elle gère le déclenchement avec le gynéco qui se fera par un tampon (qui avait très bien marché pour Mona), car c’est le choix de Debohra. On a des tapis, des ballons…
Deb contracte assez rapidement. Je pense que le coup de pouce dont elle avait besoin était finalement bien léger. Rien à regretter aujourd’hui mais tout se serait peut être passer autrement avec quelques jours supplémentaires, il ne manquait pas grand chose selon moi. On discute, on rigole. Puis les contractions se rapprochent. On nous propose d’aller manger un bout en chambre en attendant. Perso, je suis pas contre un p’tit dej ! On monte en suite de couche et j’entends Deb qui commence à s’arrêter tous les 10 m et à vocaliser.
On entre dans la chambre 5 minutes plus tard, la chambre numéro 10. Ca donne envie, y’a plein de petits bébés tout neufs partout et bientôt ça sera nous. Debohra file finalement illico sous la douche. Je mange un bout et elle me demande de lui arroser le bas du dos… Exactement comme 1h avant la naissance de Loni. Elle vocalise beaucoup, ne veut plus bouger.
Je lui dis qu’à ce train là, elle accouche dans la douche et donc on embraye le retour à la mat’. Là, c’est fou la capacité qu’elle a eu à se mettre dans sa bulle alors qu’elle est en pleine lumière, dans des couloirs qu’elle ne connait pas. On a fait les 200 m en 10 minutes pendant lesquels elle a vocalisé avec une serviette en guide de paréo devant n’importe qui, y compris une petite fille qui, je pense, n’aura jamais d’enfants du coup.
On arrive à la mat’ pile en même temps que Nathalie. Elle prend tout en charge, on s’installe en salle de naissance. J’installe tout ce que Deb voulait, musique, lumière douce, les petits mots de ses amies et de la famille, des enfants aussi, un petit playmobil que Loni lui a donné, la carte Pokemon Force de mon neveu… Debohra se pose contre le lit, à 4 pattes sur un tapis et elle n’en bougera plus.
Ca va très vite. Il a du se passer 30 minutes et quand je finis de tout installer, Debohra me dit « elle est là ». La sage femme acquiesce. Je me dis, elle dit ça pour la rassurer, on a encore du temps. Debohra pousse une fois tout naturellement, on voit des petits cheveux !! Cette fois, je suis mieux placé que pour la naissance de Loni et je peux tout voir ! Elle est pleine de cheveux bien bruns ! Je lui dis, je crois que ça lui donne du courage, elle reprend un inspiration et là, c’est toute sa tête qui sort. Moment suspendu entre 2 contractions où je vois la tête de ma fille, mais pas son corps. Puis l’ultime poussée et elle est là! Toute dodue, bien brune, avec la petite bouche en cœur. Elle s’est faite attendre cette Junon !!
Je l’aimais déjà mais quelle joie de la rencontrer enfin.
Le confort de la salle de naissance est plus spartiate qu’à la maison de naissance, c’est un fait, mais j’en profite quand même et Debohra récupère, là encore extrêmement vite. On est sur notre petit nuage.
On décide de rentrer rapidement à la maison et puis les grandes veulent aussi la voir ! Je récupère les grands chez mes parents et c’est l’avalanche d’amour.
Ca y est, on est 6
Si c’était à refaire, je ne changerai qu’une seule chose. Je pense qu’on aurait du être plus extrêmes et faire le choix d’un accouchement à la maison. Définitivement, je pense que le manque des grands, a été un déchirement qui a ralenti en considérablement les choses et a complètement sorti Debohra de son bain d’ocytocine.
Mais à part ça, la rencontre a été tout aussi magique que pour les autres avec sa part d’imprévus mais aussi de petits bonheurs.
Merci à Laurine de nous avoir suivis et soutenus surtout la dernière semaine. Merci à Nathalie d’avoir négocier les antibiotiques et tous ces délais en plus d’avoir été là le jour J et un grand merci à Gwendoline qui a été formidable.
Pour conclure, merci surtout à Debohra, Roméo, Mona, Loni et Junon de me permettre de vivre des moments aussi forts, moi qui suis plutôt un handicapé des émotions et d’avoir cette famille aussi pleine de défauts que pleine d’amour. Je vous aime tous.
Très émouvant ce récit vu du côté de Jérôme. Je vous souhaite une vie remplie de bonheur à tous les 6.
Merci pour ce récit, c’est chouette d avoir la vison d un père
Merci pour ces phrases.
Je suis admirative de ces nouveaux papas, proches de leurs enfants et qui sont prêts à leur accorder du temps !
D’autres hommes n’ont pas ce regard sur leur famille ni cette disponibilité 🙁
Quelle grande chance pour les enfants d’avoir un papa aussi présent, câlin et attentif !
Il participe aussi à la vie quotidienne, bref il assume quoi ! Bravo.
C’est sans doute habituel pour votre génération, mais il y a quelques années en arrière, les papas n’étaient pas aussi proches de leurs enfants ni aussi « ouverts » à la vie de famille, ils considéraient que c’était le rôle de la mère…
Merci Debohra pour votre blog très intéressant. Merci à vous tous pour vos partages 🙂
Merci pour ce joli texte où l’émotion est tellement palpable .C’est très émouvant de lire ces lignes et ce ressenti tout en pudeur et délicatesse sans oublier les traits d’humour .Merci d’avoir donné la parole au papa et peut être parce que mon fils va l’être pour la 1ere fois en Octobre ,une petite larme perle au coin de mes yeux
merci beaucoup à ce super papa qui ose se livrer sur ses émotions. Vous êtes une super famille, j’envie tout votre bonheur. Prenez bien soin de vous.
Bon, j’ai les yeux pleins de larmes. Quel beau récit, que d’amour !
Merci.