Et puis tout d’un coup, sans prévenir, sans avoir eu le temps de se retourner, on pose 11 bougies sur un gâteau qui ne doit pas faire bébé. Sans que j’ai eu le temps d’y être prête, me voilà à le déposer devant un grand établissement qu’on appelle collège.

Quand il était bien lové dans mon ventre je me souviens très bien que je n’arrivais pas à me projeter au delà de ses 6 mois. Je n’avais même pas réussi à mettre une chaise haute sur la liste naissance tant ça me semblait loin. Si j’avais su…

Mais s’il y a bien une chose que j’ai appris grâce à Roméo, c’est à ne plus jamais me retourner en arrière, à savourer chaque seconde, à grandir avec lui et à ne plus être nostalgique. Il m’a encré dans le présent et m’a donné furieusement envie de le voir grandir à mes côtés.

J’ai une immense gratitude envers la vie, que ce soit lui. Il a été le bébé le plus adapté possible à une jeune maman de 26 ans, il a été un enfant si drôle, intelligent, sensible. Je n’ai jamais eu à douter de moi, il m’a appris à me faire confiance, à croire en lui, il a fait naitre une puissance incroyable en moi. Ce genre de force qui pousse à toujours tout faire pour qu’il soit heureux, aujourd’hui et demain.

En grandissant, on a traversé des épreuves pas très sympas lui et moi, des coups durs, de la désillusion, il n’y avait plus que notre microcosme de la famille, il a fallu concilier avec les autres et cela ne s’est pas fait sans mal.

Aujourd’hui je le redécouvre, si épanoui dans cet univers de grand, jamais je n’aurais pensé que le collège puisse être à ce point une révélation. A la maison je le regarde glisser vers cette nouvelle forme d’enfance, je regarde son humeur s’aiguiser, son besoin de solitude s’accentuer, je m’agace de le voir taquiner les petits, je m’attendris de le voir être, de plus en plus lui.

Je t’aime fort mon grand et joyeux anniversaire!