La réussite
C’est un mot qui me fait réfléchir depuis plusieurs années et un concept que je déconstruis un peu plus chaque jour.
Ce mot pourrait être noble, il pourrait qualifier un épanouissement, désigner l’alignement de nos valeurs avec notre place dans le monde. Elle pourrait être multiple et riche cette idée de réussite.
Mais ce mot ne désigne qu’une trajectoire unique et linéaire. Il est synonyme de richesse et de pouvoir. Il gangrene tout notre inconscient, et se diffuse jusqu’à nos enfants, notamment à l’école. Il est rarement compatible avec la sobriété, ni même avec le bonheur.
La réussite, surtout, elle doit se montrer, elle ne peut exister que par le regard des autres. Ce besoin de reconnaissance nourrit le capitalisme à coups d’écran plat, de maison toujours plus grandes, de voitures neuves.
La réussite telle qu’elle est conçue aujourd’hui, est incompatible avec l’écologie, ou même le respect de sa personnalité et ses besoins.
Alors chaque jour, je m’applique à réinventer ma façon de réussir. Je me demande ce dont je serais fière sur mon lit de mort (spoiler: ce n’est jamais d’un écran plat). Je prends soin de me remettre au centre de ma propre existence, de conjuguer mon bonheur avec la simplicité. D’inclure la nature et l’autre dans la balance de ma réussite personnelle.
Cette année on a réussi à faire pousser des carottes dans notre sol merdique… on a RÉUSSI, et on peut en être fiers.
Vous avez déjà réfléchi à ce mot RÉUSSITE? Il veut dire quoi pour vous?
Ps: et dans cette photo je vois aussi que j’ai RÉUSSI à prendre en main mon nouvel objectif.
Hello,
Tu as raison, ce mot à une connotation péjorative ! Bravo car tu extrais ce mot de sa noirceur pour en tirer le meilleur !
Tu rapproches en quelque sorte ce mot de la gratitude. Merci pour ce petit rappel de conscience !
Alors, je peux te dire que j’ai réussi à me lever ce matin (et pourtant c’était pas gagné) ! Trêve de plaisanterie, finalement, je m’aperçois que je réussi pas mal de choses (si mon côté perfectionniste me laisse tranquille) et ça fait du bien de voir le verre à moitié plein ;).
Cet article résonne beaucoup en moi.
Je trouve que la réussite suppose une certaine linéarité : un objectif à atteindre, des efforts, un accomplissement à la clé, puis le désir de la réussite suivante, et ainsi de suite, parce qu’on n’assouvit pas toujours la soif ou parce qu’on a l’impression que sans ça on perd son temps. C’est une vision de la vie capitaliste.
J’aime l’idée que la réussite soit plutôt dans la capacité à oublier le temps, dans la présence et la contemplation.
Vous avez complètement raison…