Je m’excuse, je reviens sur notre été complètement dans le désordre… Ou plutôt je commence par la fin, ce qui est un ordre chronologique d’une certaine façon. En réalité je veux revenir sur cette sensation de fatigue morale et d’oubli de soi que j’ai évoqué ici sur Instagram et pour lequel vous avez été très nombreuses à réagir.
Cette année est toute particulière et nous avons toutes une façon différente de vivre le confinement, puis le dé confinement, puis les vacances… pour autant, je constate que nous sommes nombreuses à aspirer à la même chose actuellement, à savoir un peu de solitude et de calme.
Je n’ai pas envie d’énumérer des motifs légitimes de plaintes, ni même de me plaindre d’ailleurs. J’ai conscience que j’ai et nous avons de la chance, que nous sommes des privilégiés de cette crise sanitaire. Ce que j’interroge finalement ce n’est pas les faits mais ma façon d’y réagir. De toute évidence, j’ai voulu trop bien faire, et puis j’ai pensé que j’allais pouvoir tout faire, travailler et m’occuper de mes enfants, ma maison et moi-même, j’avais tord. Et ce que j’ai délaisse c’est moi. Depuis le dé-confinement je me suis prise au piège d’un engrenage mécanique où je n’avais plus vraiment ma place. Je suis rentrée de vacances fatiguée, non pas physiquement mais moralement. Pour la première fois depuis que je suis maman, ce dont j’avais besoin en été ce n’était pas me reconnecter à ma famille, vivre des aventures ensemble, nous rassasier les uns des autres, ce qu’il me fallait c’était de la solitude et d’interroger mes propres besoins.
En reprenant le travail…. toujours sans mode de garde à mon retour, je crois que j’ai atteint mes limites. Je n’arrivais plus à faire comme si tout allait bien, ça ne venait pas des enfants, ça ne venait pas du travail, ça venait de cette situation et de moi. Jérôme l’a vu, nous ne pouvions pas faire garder les enfants, mais il a organisé à la dernière minute une échappée dans ces montages qui nous ressourcent à tous les coups. J’ai mis 24h à réussir à faire descendre ma propre pression intérieure, mais ça a fonctionné. J’ai remplacé la fatigue morale par de la fatigue physique en marchant tous les jours dans la montagne, j’ai lu dans le hamac, j’ai tout délégué au papa, j’ai pris le recul qui me faisait défaut, une distance qui m’a permise de nous observer de loin tous les cinq, à rigoler autour de notre table de camping. Je me suis surprise à penser « ce genre de famille me fait rêver »… et c’était la mienne. C’est fou, il a suffit de cette pensée pour me reconnecter à eux et à moi.
Je crois qu’on a tous cet endroit sur la terre qui nous permet de nous retrouver nous-même, il suffit de le trouver. Personnellement, j’en suis aujourd’hui convaincue que ce lieu pour moi c’est là haut, dans ce bocage du Champsaur.
J’ai toujours objectivement besoin de solitude, mais ce bol d’air m’a fait un bien fou, et finalement j’étais heureuse d’y être en tribu, car tout avec eux est beaucoup plus savoureux. Ils me fournissent mille occasion de sourire et de rire si je sais les saisir.
Je suis convaincue que je vais (et probablement nous allons) ressortir de toute cette crise plus forte, plus conscience de mes limites.
Et puis dans ma grande ambivalence maternelle je ne m’impatiente même pas de la rentrée. Les sonneries de réveil ne nous ont pas manqués, ni ces moments millimétrés du petit matin. Je n’ai pas non plus envie de repartir pour une année de mémo sur le frigo, de sac de piscine oublié, de mots à signer, d’inscription de cantine à ne pas oublier, de trajets en voiture à droite à gauche…
Croyez vous que je suis complètement folle?
Sur ce, je vous laisse avec toutes ces images qui me font sourire et me donnent de l’énergie.
Je reviendrais vous faire un dossier rando/ sorties à toutes les balades que nous avons fait en Juillet et pendant ce week-end dans les Hautes Alpes.
Et j’attends que vous me racontiez comment vous vous sentez en cet fin d’été… à cœur ouvert et sans tabou, évidemment!
Merci pour cet article à coeur ouvert.
Ici j’etais heureuse de retrouver un semblant de vie normale. Mais c’etait sans compter le cas covid au centre aéré, la quatorzaine pour ma fille qui est cas contact, la galere et le stress du test (négatif ouf!), mais la quatorzaine qui doit se poursuivre encore et lui fait rater sa rentrée. Quelques jours, ce n’est rien, mais je crois que ca m’a fait perdre encore mes illusions de reprise de vie normale et que je me rends compte que notre vie va etre soumise encore au aléas de ce virus. Rien de vital mais les moments importants pour nous (a l’école, en famille, au boulot, en vacances …) qu’on peut prevoir mais qui peuvent etre annulés au dernier moment … desolée pour ce commentaire pas trés positif (d’habitude je commente plutot pour te dire merci pour la recette ‘^^), mais cela me fait du bien de poser cela ici. Bonne rentrée à tes loulous
oui c’est très compliqué cette difficulté à se projeter… Nous pensions partir en Grèce à Toussaint et ça a été annulé.. ça me donne l’impression que ça ne va jamais s’arrêter
Pas toujours facile d’être maman, l’école reprend vous allez avoir un peu de solitude. Vos photos sont magnifiques.
Pour l’instant entre les trajets, Loni et le boulot, je ne vois pas encore le bénéfice, mais oui l’apaisement va bien finir par arriver… enfin j’espère
Ça fait du bien de lire cet article. De même, je me suis mis la pression pendant le confinement entre la gestion de l’école, la maison, le travail… la barre était bien trop haute. Aucun moment de solitude, difficile à gérer pour ma part. Début juin, la fatigue se fait ressentir et se termine par un burn out! Mais les vacances ont fait bcp de bien, déconnecté de la maison, des bonheurs en famille… merci pour ton partage.
Oui je me suis moi aussi trop mise la pression, le me sent maintenant absolument vidée de toute énergie