Vieillir #1 Apprendre à dire non

Cela fait un petit bout de temps d’une nouvelle rubrique me trotte en tête. Ces dernières années, petit à petit, je me surprends à regarder la vie différemment et à sans cesse redéfinir les contours de mes priorités. En vieillissant je m’apercois que certes je prends des rides, mais je prends aussi confiance en moi et en mes choix. Et cela m’offre plein de pistes de reflexion, alors j’ai choisi d’en partager quelques unes avec vous.

Bien évidemment j’aurais pu trouver un titre plus vendeur à cette rubrique comme Grandir/ La maturité/ La sagesse etc. Mais j’ai volontairement choisi ce mot: vieillir, trop souvent perçu comme laid ou tabou, alors qu’à bien y réfléchir il ne l’est pas. Vieillir reste un privilège, et c’est à nous de changer la vision que nous avons de cet état de fait.

Pour commencer j’ai choisi d’aborder avec vous, le fait d’apprendre à dire non. C’est réellement quelque chose que je découvre et donc d’assez déstabilisant pour moi. Je suis loin d’être passé maître en le domaine, mais je commence à dire non. Non au niveau personnel et professionnel. J’apprends à refuser ce qui va m’apporter plus de moins que de plus, j’apprends à dire que ça ne me convient pas, j’apprends tout simplement à me ménager. J’apprends à m’écouter comme je le fait avec mes bonnes amies.

Je ne vous cache pas que c’est assez difficile, surtout pour moi qui est fait de ma sur-adaptation aux autres un véritable trait de caractère. Je trouve chaque refus assez douloureux, je me sens obligée de donner mille justifications, et parfois je rumine même avant et/ ou après. (Cela dit dire oui à quelque chose qui va à l’encontre de mes principes ou du temps que j’ai à y consacrer ce n’est pas très bon pour le moral et l’ego). Parfois cela déstabilise ceux qui me connaissent, et en même temps je les comprends, cela doit paraître surprenant. A l’inverse c’est plutôt bien compris professionnellement et cela m’a même permis de décrocher un contrat intéressant.

C’est encore difficile de mesurer les bénéfices de cette nouvelle pratique étant donné que chaque « non » me coûte moralement. Pour autant, je suis réellement convaincue qu’il faut que je continue à travailler dans cette direction pour arrêter d’être constamment submergée par touts les engagements que j’accepte. Mais également pour redonner de la valeur à ce que je fais, et donc arrêter de croire moi même (et donc de laisser penser) que c’est normal et que ça ne me coûte rien.

Dire non, c’est surtout apprendre à être sure de ses choix et les faire respecter, c’est souvent le cas dans ma vie de mères où les conseils et injonctions sont un peu trop nombreux.

Et surtout dire non, c’est donner plus de sens à ses oui, plus de valeurs aux choses qui comptent et dans lesquelles on veut profondément s’investir.

Est ce que mes mots vous parlent? Est ce que vous arriver facilement à dire non?

15 réflexions au sujet de « Vieillir #1 Apprendre à dire non »

  1. Je suis ravie de découvrir cette nouvelle rubrique !
    Pour ma part, j’ai réalisé que je devais apprendre à dire non, à m’imposer plus, quand j’ai perdu un être cher. Ça m’a fait réaliser que la vie est trop courte et qu’il faut la passer à être en accord avec soi même. Alors maintenant je dis non plus facilement même si ce n’est pas toujours facile.
    Il me tarde de découvrir les futurs billets de cette nouvelle rubrique 😉

    1. Oui c’est souvent lié à certaines étapes de nos vies, des prise de conscience émergent tout d’un coup, ça a été le cas à la naissance de Roméo et au décès de ma grand mère pour moi.

  2. « Et surtout dire non, c’est donner plus de sens à ses oui, plus de valeurs aux choses qui comptent et dans lesquelles on veut profondément s’investir.  »
    Que tu as raison! je dirais même plus, dire NON à ceux qui te pourrissent la vie, et qui pensent que tu n’oseras rien dire ni faire, c’est encore plus jouissif! oui tu le remarqueras en vieillissant encore un peu (beaucoup)
    bon WE!

    1. Oui dire non aux personnes toxiques, ça j’y arrive assez bien bizarrement.
      Ce qui me coûte c’est de dire non à des personnes que j’aime finalement

  3. J’ai aussi beaucoup de mal à dire non car c’est très culpabilisant, mais je suis d’accord avec toi. Dire permet de se recentrer sur soi, et tant pis si les autres ne comprennent pas après tout, ils ne sont pas à notre place. Je pense aussi qu’au final tu es plus respectée !

  4. C’est drôle car je me suis faite la réflexion il y a peu de temps. Sans trop m’en rendre compte je me trouvais différente dans la façon d’aborder les choses. Je ne me retrouvais pas au pied du mur avec une promesse que j’avais faite et que je ne pouvais pas tenir (et ça me rongeait), j’arrivais à refuser des choses qui ne me rendait pas heureuse…. J’ai l’impression que ce « non » que j’arrive à dire est une façon de me préserver et de vivre la vie plus sereinement.
    Pour le moment ça marche plutôt pas mal même si à la base ça n’a jamais été une volonté à proprement parlée.

  5. Bonjour Débo,

    Dans un premier temps je voudrais juste dire que vieillir est une chance, cela veut dire qu’on est en vie. Ensuite ne ce qui concerne le fait de dire non, c’est pas gagné gagné pour moi. J’ai fais une liste des 100 choses que j’aimerais et dedans j’ai mis, « apprendre à dire non »…. bon c’est pas génial encore mais je progresse, c’est gratifiant je trouve et cela permet au gens de comprendre la vraie valeur de notre oui. J’essai surtout au boulot car je me fais souvent avoir d’être trop gentille.
    Sympa cette nouvelle rubrique, merci.
    Bonne journée.

  6. J’ai appris aussi, pour ralentir mon rythme quotidien personnel.
    J’ai du mal à dire non car comme toi, cela fait parti de mon caractère et je sais parfaitement « me sur-adapter aux autres » comme tu le dis.
    Mais parfois, je me dis que ce trait n’est pas forcément le même chez les autres et qu’il ne faut pas TOUT donner non plus. On donne sans attendre de recevoir mais parfois, on aimerait en avoir un peu aussi…
    Ralentir pour mieux profiter et choisir ses priorités pour SON bien personnel.
    Bonne continuation

  7. Ici aussi, j’ai appris à dire non quand j’ai réalisé que les «non» des autres me touchaient non pas parce que la personne me disait non mais parce que je jalousais cette capacité. Le non de l’autre me renvoyait à ma propre incapacité à le faire …
    Donc j’ai appris à dire non. Je suis au clair avec mes priorités et mes capacités.
    Et finalement je ne pense pas que j’en fais moins mais je le fais mieux 😉
    Continuons donc de bien vieillir …

  8. Moi je sais m’affirmer et dire non quand il le faut. Je suis libre de mon jugement et de mes choix. Et ne me laisse pas dicter ma conduite. J’ai un caractère affirmé.

  9. Dire non n’est pas toujours évident mais tellement essentiel pour être en phase avec soi-même et quelque part se faire respecter. Le oui à tout prix cache parfois un excès d’empathie ou une volonté (parfois incontrôlable) de plaire à autrui au détriment de sa propre personne. Je l’ai appris à mes dépens surtout en milieu professionnel et en ai aussi parlé dans un article. Ravie de lire ton expérience sur le sujet. Comme tu le dis, en grandissant ou même en vieillissant on apprend à dire non plus facilement pour dire OUI à ce qui a vraiment de la valeur.

  10. Dire non c’est se respecter, respecter ses valeurs profondes, se faire respecter/poser des limites et les faire respecter. Je me retrouve carrément dans ton article. Au début, ça n’etait pas facile pour moi non plus de dire non. Peur du rejet, peur de ne plus être aimée peut-être… Comme toi, j’ai toujours eu tendance à faire passer les autres avant moi, mais au final, ça m’a apporté beaucoup de négatif de dire oui quand au fond j’aurais voulu dire non : tristesse, colère, rancoeur, fatigue extrême… Tu verras, ça deviendra de plus en plus facile de dire non avec le temps 😊 aujourd’hui, je ne culpabilise plus du tout !

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