Le couple en questions

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais sur les blog ou Instagram, le couple est un sujet qui passe complètement à la trappe. Pourtant il me semble que c’est une thématique très riche et qu’il y aurait bien des choses à dire. En tout cas, moi j’ai eu envie d’en parler, et contre toutes attentes mon amoureux a été d’accord pour qu’on rédige quelque chose à deux.

Oui mais voilà, par où commencer? Je n’arrive pas à trouver d’angle d’attaque pour amorcer un tel sujet. Alors, je vous ai proposé de nous poser des questions, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça a eu l’air de vous inspirer. Après ce n’est pas forcement les questions auxquelles je m’attendais, je pensais à des questionnements plus intimes. Par exemple aucune allusion à la sexualité, mais beaucoup de préoccupations sur la répartition des tâches et encore plus sur la communication.

Alors c’est parti!

Comment surmonter le bouleversement lié à l’arrivée d’un bébé? 

Jérôme: Tant qu’on en a envie, il n’y a pas vraiment de bouleversement de mon point de vue. J’étais le premier à vouloir des enfants alors je ne me suis pas senti chamboulé. On a des mois (voire des années) pour s’y préparer et lorsque c’est un choix, on a plus ou moins tout prévu sur l’adaptation. Après (et sans prétention) on a eu de la chance car nos 3 bébés ont été des bébés tranquilles qui ont collé à ce qu’on prévoyait ( qui dormaient bien, qui acceptaient nos voyages/ balades). Du coup, je n’ai pas trouvé ça si difficile.

Debohra: Je ne serais pas si positive que Jérôme sur le sujet. Je trouve qu’à chaque enfant, les places sont bousculées, et les contours de chaque relation sont à redéfinir. Je comprends bien que ce soit des moments intenses pour le couple. Personnellement c’est le passage à deux enfants que j’ai trouvé un peu dur, surtout dans une année complexe, déces de ma grand mère, changement de boulot pour Jérôme, achat d’une maison, travaux, déménagement. Et d’ailleurs à ce moment Jérôme a pris un gros coup de serieux, comme si d’un coup il était devenu père de famille/ propriétaire… et qu’il glissait vers le côté obscur du vieux con. On en a beaucoup discuté et puis c’est passé heureusement. D’un autre côté, à chaque arrivée d’enfant, je trouve que la vague d’amour qui nous submerge éclabousse aussi sur le couple et bizarrement c’est des moments de ma vie où j’ai eu la sensation de retomber amoureuse.


Comment rester amoureux avec un quotidien trop chargé? / comment rester complices avec 3 enfants et un emploi du temps serré? 


Jérôme: Pour rester amoureux, il faut rester à l’écoute, ne pas se juger. Le plus important c’est de partager des passions, des envies, des projets. Mais ça c’est être amoureux au sens large. Dans une vie de famille à 5, c’est le quotidien qui mine et surtout le jugement. La sensation d’une journée chargée pour l’un peut sembler tranquille pour l’autre. Il peut m’arriver de dire à Debohra que sa journée a du être tranquille car elle n’avait pas eu de Job en photo et que du coup, elle a pu se poser. Cela dit, pour le vivre régulièrement quand Debohra travaille le week end, ca n’est pas vraiment reposant la routine machine/lessive/bébé… L’éducation au sens large et le bien être  des enfants peut aussi être source de conflit. Mais après tout, on est tous les 2 parents, il faut juste trouver une réponse commune à nos questions. Le consensus quoi.

Debohra: Moi je pense que la clef c’est vraiment de s’offrir du temps à deux… Un week-end en amoureux c’est une vraie bouffée d’oxygène dans une vie de famille. Mais ce n’est pas forcement simple à organiser. En revanche juste se caler un moment à deux tout simple, se retrouver pour le déjeuner, coucher les enfants tôt et manger en amoureux, se faire une soirée discussion au lit, ça c’est très simple à mettre en oeuvre, et pour moi c’est vraiment essentiel. Et surtout dans ces moments là, constater qu’on arrive à parler d’autre chose que d’organisation ou des enfants c’est d’autant plus enrichissant pour la relation.


De quoi discutez vous?

Jérôme: Euh, de tout, de rien, comme tous les couples. 🙂 En ce moment c’est surtout vacances, projets de travaux , voyages…. Un sujet de dispute qui ne nous anime jamais, c’est l’argent. Pas qu’on soit très riche, mais on a la même vision de comment utiliser (et pas dépenser) l’argent.

Debohra: Oui c’est vrai on ne se dispute pas à cause de l’argent ni de l’éducation des enfants d’ailleurs. Car même quand on n’est pas d’accord, on arrive assez bien à s’écouter. Pour ça je suis fière de nous, on est vraiment devenus des partenaires d’éducation, alors qu’au départ quand Roméo était petit on essayait toujours de prouver à l’autre qu’on était plus compétent, du coup ça créait une rivalité qui n’était pas du tout constructive. Pour revenir à la question: On parle majoritairement de logistique, des enfants, mais on parle beaucoup aussi de notre humeur, de nos projets. J’aime bien interroger Jérôme sur des sujets plus philosophiques, car c’est des questions qui ne se posent pas de lui même, alors que ses réponses sont toujours super intéressantes. Et surtout on parle beaucoup de ce qu’on attend de l’autre, des choses qui nous agacent. On n’a pas trop de censure l’un pour l’autre, je crois qu’on est vraiment capable de tout dire et de tout entendre.


Comment réussir à trouver du temps à 2? 


Jérôme: Les grands parents/parrain/marraine sont la clé. Ils sont adorables et n’hésite pas à se rendre disponibles. Après, nos enfants se couchent relativement tôt y compris le week end ce qui nous laisse nos soirées tranquilles la plupart du temps (si aucun de nous ne travaille).

Debohra: Il faut un peu se forcer je pense, bloquer un moment, couper la télé, se créer un moment différent qui sera propice à la discussion et au rapprochement, cela peut être à la maison et en présence des enfants, pendant la sieste, s’il jouent calmement, ou le soir.

Comment rester longtemps en couple malgré les différences/ divergences?
Comment concilier avec les différences de l’autre? 

Debohra: Je pense que c’est une vraie question car quand on reste longtemps ensemble on a l’occasion de changer plein de fois l’un et l’autre. C’est encore plus un défi pour les couples comme nous qui se sont connu ado, car rien ne nous garanti que nous allons grandir et vieillir de la même façon. Pourtant je n’ai pas trop de réponse, c’est peut être un coup de chance finalement ou une question de tolérance envers l’autre.


Jérôme: Je ne sais pas. Tout n’est pas toujours rose mais les objectifs long terme doivent être les mêmes. Je ne serai pas en couple depuis si longtemps avec une femme qui ne voulait pas d’enfants ou qui n’était pas passionnée au sens large. Après, on apprend aussi à partager les passions de l’autre et à y prendre du plaisir. Par exemple, j’ai transmis à Debohra mon amour de la glisse (sens large skate/snowboard etc) ou ma capacité à dire les chose et ne pas toujours concilier alors qu’elle m’a transmis l’idee de l’importance de l’art dans la vie ou de la remise en question de soi, de l’adaptation aux autres. Ça nous a fait beaucoup évolué mais dans le bon sens. Peut etre que la solution c’est juste d’apprendre à aimer les differences de l’autre.
Par exemple, j’aime certains sport que Debohra n’aime pas particulièrement. Mais elle me laisse les pratiquer librement. En même temps, je m’applique à lui servir de modèle photo quand elle souhaite (même si je n’ai pas toujours envie).


Comment se comprendre quand les attentes et besoins sont différents? 

Debohra: Ce n’est pas simple, car justement en fonction des personnalités on peut avoir du mal à comprendre les besoins de l’autre. Par exemple Jérôme a du mal à comprendre que je puisse avoir besoins de mots doux ou de compliments, quand il le fait ça ne parait pas très naturel ni sincère, du coup ça perd aussi de son intérêt. Donc ce n’est pas si simple. Par contre lorsqu’il est d’accord pour partager un article à propos du couple sur le blog, ou qu’il garde les enfants sans rechigner alors que je m’absente beaucoup, je le prends comme de vraies preuves d’amour.


Jérôme: Ben on essaye de s’écouter. On évolue doucement avec le temps mais l’envie de partager des choses ensemble doit rester ce qui prime.


Comment instaurer ou rétablir le dialogue? 

Jérôme: Instaurer, chez nous, ça va. Restaurer, ça dépend. En général j’aime crever les abcès de suite, Debohra aura tendance à fuir la dispute… Après en général on s’engueule un bon coup, ça vide les esprits et on discute calmement après.

Debohra: C’est une question intéressante car c’est vrai que ce n’est pas souvent le bon moment de parler, il y a les enfants, puis la fatigue, on n’a pas envie d’embêter l’autre, ni de se lancer sur un sujet qui peut susciter du conflit si l’autre est déjà énervé etc… Donc finalement on attend parfois un peu trop, et du coup on put avoir l’impression que la coupe est pleine… enfin quand je dis « on », moi j’ai un peu tendance à être comme ça. Je n’aime pas justement quand Jérôme me pousse à parler à un mauvais moment (entre deux trucs, ou un soir où est fatigués) car ça peut virer en dispute inutile. Ma petite astuce c’est de lui faire un sms « Ce soir il faut que je te parle/ j’ai un truc à te dire » Il me répond « c’est grave? », et moi « non mais c’est important ». Comme ça, on est tous les deux e condition d’écoute et on n’a plus qu’à se trouver un moment de calme. En tout cas le dialogue c’est vraiment important, c’est un peu la clé de voûte du couple selon moi.

Comment nous nous repartissons les taches domestiques?

Debohra: Je suis beaucoup plus à la maison, du coup je vois toujours ce qui est en attente et je l’exécute souvent. Une partie de la gestion de la maison est un peu invisible pour Jérôme puisque je le fais toujours en son absence. Après tout ce qui concerne le jardin, les voitures c’est lui tout seul. Oui ça fait très traditionnel comme partages des tâches. Je ne pense pas qu’on soit à 50/50 mais c’est aussi de ma responsabilité puisque pour beaucoup de choses je fais avant lui ou en son absence. En tout cas c’est un sujet qui peut tourner au vinaigre c’est certain. C’est un sujet de discussion et de réajustement très régulier chez nous.

Jérôme: Ben comme tout le monde j’espère. Debohra demande et j’exécute. Blague à part, ça n’est vrai que pour les travaux de la maison mais je suis bien d’accord pour bricoler et je déteste laisser un chantier en plan donc dès que je commence, je termine. Je m’occupe aussi du jardin, fais le ménage de temps à autre (mais beaucoup moins que Debohra faut l’avouer) mais je suis préposé au lancement des machines à laver et/ou sèche linge et surtout au lave vaisselle (ils tournent la nuit et je suis le premier levé). Pour les enfants, les grands sont plutôt autonomes et pour Pitigro, ça dépend. En ce moment il colle nettement plus sa mère mais quand elle n’est pas là, je gère. D’ailleurs je suis toujours étonné que des gens trouvent ça fou que j’arrive à gérer 3 enfants. Comme si parce qu’on est papa on ne sait rien faire avec des enfants…


Qu’est ce que l’autre vous apporte?

Debohra: de la confiance, de la stabilité, de la force, de l’énergie, de l’amour, de l’écoute, l’envie de progresser et de vieillir à ses côtés.


Jérôme: Ben du soutien, de l’amour et surtout 3 petits morceaux de nous pour poursuivre notre aventure.


Comment casser la routine? 

Debohra: Se forcer à faire des choses qui changent de l’ordinaire: un moment à deux, un match de catch, un massage, des messages un peu coquins, une imitation drôle, s’écrire une lettre… de quoi provoquer un contact, un sourire. Et puis se lancer des petits défis, se promettre de faire quelque chose à deux, organiser un road trip, écrire un article à deux, faire un nouveau projet.


Jérôme: Penser à soi pour mieux penser à l’autre. Il le semble que dans les couples qui se séparent autour de nous, il y avait toujours un des deux qui s’oubliait pour des raisons obscures (enfants, travail…) Et qui finissait toujours par oublier l’autre. Et puis toujours profiter des moments ensembles pour se rappeler que les souvenirs sont ce qu’il y a de plus riche. 

Je rebondis sur la remarque de Jérôme pour conclure; même être en couple, être amoureux peut être un ingrédient important du bonheur, on ne doit pas attendre de l’autre qu’il nous rende heureux. Il faut apprendre à s’aimer soi-même, à écouter ses besoins et ses envies, plus on est en accord avec soi-même plus on est capable d’aimer l’autre et d’être épanoui en couple.

J’espère que cet article écrit à deux vous aura plu, et qu’il ouvrira la discussion en commentaire.

PS: J’ai bien noter toutes vos questions concernant l’organisation garde des des enfants pour nos escapades en amoureux. J’y consacrerai un autre article.

19 réflexions au sujet de « Le couple en questions »

  1. Je trouve que cette idée d’article (de série d’articles même) est super ! Finalement, dans la thématique « famille », on parle beaucoup enfants. Mais tout part du couple avant tout ! 😉
    C’était super intéressant de voir vos réponses respectives !
    A bientôt;
    Charlotte.

  2. chouette article. Nous aussi on s’est connus très jeunes (16/21ans) et on a 37 et 41 ans… donc je me retrouve beaucoup dans vos réponses… Le plus dur c’est d’arriver à ne pas oublier qu’avant d’être des parents nous sommes deux individus et un couple… car le combo travail/enfants/maison ça peut être usant… nous c’est souvent les voyages en famille qui nous donnent une bouffée d’oxygène car nous, on ne nous garde (presque) jamais les enfants. d’ailleurs on s’envole dans une semaine 🙂 bonne journée !

  3. Merci beaucoup pour cet article très sympa à lire… ça fait du bien. Je reconnais un peu notre couple dans votre récit. Nous on s’est connu plus tard. J’avais 25 ans et lui 33. C’est internet et notre goût commun pour la moto qui nous a rapproché. On a eu tous les 2 un passé de couple et une vie en solo. Pour moi ce fût l’occasion de me découvrir moi et de comprendre que j’étais capable de vivre seule et pour moi. Ce qui fait que si j’étais avec quelqu’un ce serait pour de bonnes raisons. Ici aussi les taches ménagères sont reparties un peu comme chez vous, puisque je ne travaille pas en débute d’après midi. (Je suis infirmière liberale). Mais monsieur gère les enfants le matin car je pars de bonne heure et le week-end quand je travaille…et il les gère très bien…
    Mais mes patients aussi me demandent qui s’occupe des enfants quand je travaille et je répond leur papa biensur..

    1. Moi c’est tout le contraire j’ai l’impression d’etre passé d’un statut d’enfant de mes parents à conjointe sans transition. Cet entre-deux m’a manqué à plusieurs reprises

  4. Coucou Débo,

    C’est super de ne pas oublier son couple, nous on a mis en place une petite boite à idée, sur un morceau de papier on a écrit quelque chose qu’on aimerait faire ensemble, en couple, on tire un papier le lundi et on se laisse la semaine pour le réaliser (genre : regarder les étoiles pendant 30 minutes ensemble, prendre un bain à deux, que se soit l’autre qui prépare à diner), et comme ça c’est l’occasion de discuter ensemble. Pour notre fille on gère chacun quand l’autre n’est pas là et c’est assez naturel en fait. Et on a une super Baby Sitter les soirs ou nous voulons nous échapper. Il faut se garder des moments à deux je pense que c’est très important même si ce n’est pas toujours facile.

  5. C’est super intéressant, pour nous les projets communs comme le fait de vouloir une vie plus économe/écologique/simple.. nous a rendu encore plus proche à un moment ou le boulot et la routine nous éloignaient. Nous n’avons pas les mêmes passions mais clairement les mêmes « valeurs » et j’imagine que c’est pour ça que notre couple dure, les passions changent mais pas notre idéal de vie et de famille. Autre chose qui nous a beaucoup rapproché ça a été de lire des livres sur la communication et le couple (Les 5 langages de l’amour et Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs). Enfin moi je les ai lu et mon mari les a écouté en livre audio, après on en discuter, on teste, on applique… c’est super !
    Justine Eff

    1. oui c’est vrai c’est important de se retrouver sur des préoccupations communes en plus ça crée de nouvelles discussions.
      Nous c’est un peu triste mais ce qui nous a le plus rapproché ces dernières années c’est de voir autour de nous des couples se séparer/ se tromper. Cela nous a vraiment fait prendre conscience que le couple était quelque chose de fragile et qu’il fallait vraiment en prendre soin. Prendre le temps d’exposer et d’écouter les attentes de chacun, vraiment c’est important!

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